PubliĂ© le vendredi 5 octobre 2018 Ă 14h57 Auguste Renoir dans son atelier Ă Cagnes-sur-Mer aux environs de 1907. 1958. Avant dernier entretien avec Jean Renoir, fils du peintre Auguste Renoir, dont il raconte sa façon de penser et de voir le monde, "un peu camĂ©lĂ©on" qui cherche le contact, ouvrant ses portes Ă ses amis artistes ou non, et refusant jusqu'au bout de se prendre pour un gĂ©nie. Dans ce neuviĂšme volet de la sĂ©rie d'entretiens enregistrĂ©s en 1958 avec le cinĂ©aste Jean Renoir, celui-ci revient sur la lĂ©gende du pinceau attachĂ© Ă la main de son pĂšre Auguste Renoir, alors paralysĂ© par une polyarthrite "En rĂ©alitĂ©, il tenait son pinceau, le pinceau n'Ă©tait pas attachĂ©." A la fin de la guerre, Jean Renoir, en convalescence, lui a beaucoup tenu compagnie et a pu ainsi l'Ă©couter raconter des bribes de sa vie. Heureusement, moi non plus je ne pouvais pas marcher Ă cause de mes blessures et nous passions nos journĂ©es au coin du feu et nous parlions, nous nous racontions des histoires, c'Ă©tait la seule distraction de Renoir. Et il avait bien besoin de distractions car ses souffrances Ă©taient grandes. Jean Renoir fait appel Ă ses souvenirs le sculpteur Maillol s'est installĂ© un temps auprĂšs de Renoir, "il avait commencĂ© un buste de Renoir qui Ă©tait un chef-dâĆuvre" ; mais aussi Matisse, "un homme extrĂȘmement calme et agrĂ©able". Ce monde de Renoir Ă©tait vraiment "un monde Renoir". Je m'en rends compte maintenant, plus que quand j'Ă©tais petit. Il y avait d'abord cette espĂšce de gaietĂ© qui naissait de la frĂ©quentation de mon pĂšre. Il y avait aussi ce fait qu'aucune opinion autour de lui ne semblait ĂȘtre dĂ©finitive. Il admettait toutes les idĂ©es, il admettait toutes les situations. Jean Renoir dans "MĂ©morables", une sĂ©rie d'entretiens rĂ©alisĂ©e en 1958 et rediffusĂ©e en 2001. 9/10 25 min France Culture Sur les frĂ©quentations de son pĂšre, Jean Renoir peut affirmer "Le tout Paris non conformiste a Ă©tĂ© son ami !" L'ambition de mon pĂšre lorsqu'il rencontrait quelqu'un Ă©tait de le connaĂźtre, en rĂ©alitĂ© il Ă©tait constamment en train de faire le portrait de son interlocuteur, peut-ĂȘtre pas avec un pinceau mais en esprit. Et la seule façon de faire un portrait, est de connaĂźtre non seulement l'aspect extĂ©rieur mais tous les secrets intĂ©rieurs du modĂšle. A cause de cela, mon pĂšre Ă©tait, tout du moins trĂšs superficiellement, un peu camĂ©lĂ©on dans son dĂ©sir d'Ă©tablir un pont immĂ©diat entre l'interlocuteur et lui. Et Jean Renoir de conclure cet entretien sur le gĂ©nie de son pĂšre, terme que le peintre refusait d'entendre Ă son propos Quelques fois, mon pĂšre m'a parlĂ© de cette espĂšce de rencontre de la matiĂšre et de l'esprit qui peut parfois ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par des ĂȘtres exceptionnels dans l'histoire de l'Eglise, des Saints ont rĂ©alisĂ© cela, dans l'histoire de l'art, des gĂ©nies l'ont rĂ©alisĂ©e. Je pense que mon pĂšre y est arrivĂ© plusieurs fois. Lui, ne pensait pas qu'il y Ă©tait arrivĂ© mais il savait que des ĂȘtres y Ă©taient arrivĂ©s et il espĂ©rait s'en approcher un petit peu. "MĂ©morables" avec Jean Renoir 9/10 PremiĂšre diffusion le 17/05/2001 Producteur Jean Serge Indexation web Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France
Cettephrase de Sergio Leone résume à merveille le parcours du pÚre du de dollars avec le pseudonyme Bob Robertson, soit "le fils de Robert". Pendant presque vingt ans, de 1946 à 1962, le
Article Ă©crit par La vie suicidĂ©e de Vincent Van Gogh selon Maurice Pialat la tristesse durera-t-elle toujours ? Ă la fin de Ă nos amours 1983, le personnage jouĂ© par Maurice Pialat rĂ©apparaĂźt pour rĂ©gler ses comptes avec sa famille et leur parler un peu de Vincent Van Gogh Quand Van Gogh est mort, il a soi-disant prononcĂ© une phrase âŠ. Il a dit La tristesse durera toujours ». La tristesse durera toujours. Et ça me frappait beaucoup cette phrase parce que je me disais mais⊠En fait, je pensais comme tout le monde. Je croyais que câĂ©tait triste dâĂȘtre un type comme Van Gogh. Alors je crois quâil a voulu dire que câest les autres qui sont tristes. Vous pensez pas ? Câest vous qui ĂȘtes tristes. » Ces quelques mots que le personnage de Ă nos amours a pour le peintre hollandais lâaident Ă illustrer un peu mieux le dĂ©goĂ»t quâil a pour sa femme et son fils ainsi que pour cette tristesse qui durera toujours. Il ne reconnaĂźt plus son fils Ă©crivain qui sâest vendu lui-mĂȘme pour vendre ses livres, ni sa femme devenue vulgaire, vivant dans une hystĂ©rie permanente. Seule sa fille Suzanne Sandrine Bonnaire, encore libre, arrive Ă Ă©chapper Ă lâĆil du pĂšre et lui donne un dernier moment de joie avant de le laisser seul. Police 1985 et Sous le soleil de Satan 1987 suivront Ă nos amours, mais Maurice Pialat pense peut-ĂȘtre dĂ©jĂ Ă Van Gogh lorsquâil se trouve en face de Sandrine Bonnaire en 1983. Comme sâil Ă©tait destinĂ© Ă vivre seul, Ă crever seul â la gueule ouverte ou en silence comme le peintre -, le cinĂ©aste courbe le dos dans Ă nos amours comme Jacques Dutronc dans Van Gogh. Il passe lĂ , un instant, sans que personne ne le remarque. Si la scĂšne finale de Ă nos amours fait exister le pĂšre comme jamais auparavant, pour Vincent Van Gogh, il faudra mourir. Suzanne aime son pĂšre mais selon ses mots Ă lui, elle lâaimerait surtout mort Les gens quâon aime beaucoup, on voudrait toujours quâils soient morts ». De la vie de Vincent Van Gogh, Maurice Pialat choisit de filmer les derniĂšres semaines qui ont prĂ©cĂ©dĂ© son suicide Ă Auvers-sur-Oise. Sâil sâagit dâune pĂ©riode trĂšs productive pour le peintre â soixante-dix peintures en un peu plus de deux mois -, le cinĂ©aste porte son regard ailleurs. Les peintures sont bien lĂ , sur le chevalet ou au sol dans lâatelier, mais elles apparaissent comme hors de leur contexte. La toile est grattĂ©e, la couleur Ă©talĂ©e Ă la lame des couteaux et les peintures une fois terminĂ©es tombent par terre, se salissent et se font transporter sous le bras. Avant dâĂȘtre un artiste, Vincent Van Gogh est un travailleur, traĂźnant ses outils dans les champs et se tuant Ă la besogne. Maurice Pialat choisit de ne pas introduire le peintre mais de le filmer lĂ , descendant dâun train et sâinstallant en pleine campagne dans un hĂŽtel de fortune. Le Vincent Van Gogh cĂ©lĂšbre que le spectateur connaĂźt au mĂȘme titre que Leonard de Vinci ou Pablo Picasso nâest jamais rĂ©ellement prĂ©sent dans le film. Le cinĂ©aste utilise cette culture populaire que chacun des spectateurs a pour construire Van Gogh de ses non-dits et de ses absences. Aucune peinture reprĂ©sentĂ©e dans le film ne semble avoir plus dâimportance quâun verre de vin, quâune consultation chez le docteur ou quâune scĂšne dâamour dans la campagne. Comme câest le cas dans quasiment tous ses films, le cinĂ©aste tente dâancrer son film dans le rĂ©el â ici, dans la rĂ©alitĂ© de lâĂ©poque. Entre la vie de Vincent Van Gogh, vĂ©ritablement vĂ©cue par lâhomme et sa peinture, Maurice Pialat construit son film. Seul, malade et loin de son frĂšre ThĂ©o Bernard Le Coq et de sa belle-sĆur Johanna Corinne Bourdon, Vincent Van Gogh, sous les traits que lui a donnĂ©s Maurice Pialat, traĂźne ici et lĂ et cherche sa Suzanne. Si aucun moment de joie nâest filmĂ© par Maurice Pialat lorsque Vincent Van Gogh se trouve face Ă lâune de ses peintures, dĂšs que lâartiste est dĂ©gagĂ© de son obligation de peindre, le film prend la lumiĂšre de toute part. La jeune Marguerite Alexandra London tombe amoureuse du peintre et grandit Ă ses cĂŽtĂ©s, un repas aussi joyeux que celui de Loulou 1980 est organisĂ© dans le jardin du docteur Gachet GĂ©rard SĂ©ty et mĂȘme lorsque son voyage Ă Paris tourne en pugilat avec son frĂšre, dans un bordel de la ville la vie apparaĂźt tout de mĂȘme, criarde et rieuse. La Suzanne de Ă nos amours est Marguerite mais elle est aussi tous ces instants oĂč Vincent oublie quâil est Van Gogh. Lorsquâil se jette dans lâOise, lĂ mĂȘme oĂč les impressionnistes aimaient peindre, ou lorsquâil fait lâamour avec Cathy Elsa Zylberstein, câest comme sâil brĂ»lait toutes ses toiles. La peinture comme moment de joie nâest prĂ©sente que lorsquâelle vit concrĂštement dans le rĂ©el Ă travers des gestes simples Johanna filmĂ©e comme une baigneuse dâEdgar Degas ou les balades dominicales Ă la maniĂšre dâAuguste Renoir. Les peintres, les artistes, câest les autres. ThĂ©o ne cesse de lui rappeler et Maurice Pialat Ă©galement lorsquâil le filme Ă nouveau seul, contraint de retourner Ă une condition qui le tue. Ne pouvant plus peindre mais forcĂ© de continuer Ă cause de tous ces yeux qui le regardent, Vincent Van Gogh se tire une balle de revolver dans le ventre et meurt en silence en tenant la main de son frĂšre. ThĂ©o mourra six mois plus tard. Lâamour prĂ©sent dans la famille de Ă nos amours et entre Vincent et son frĂšre devrait les protĂ©ger de tout. Ce ne sera jamais le cas et câest de lĂ que vient la dĂ©chirure. GĂ©rard Depardieu terrorisĂ© comme un gosse quand se termine Loulou est seul chez lui et ne sachant plus qui regarder, fixe dans un dernier plan la camĂ©ra. Peut-ĂȘtre quâil se demande qui viendra lui tenir la main Ă lui. La tristesse durera donc toujours ? Si Maurice Pialat a tuĂ© Vincent Van Gogh, dĂ©jĂ la vie reprend. Les enfants jouent Ă la marelle, les femmes lavent le linge dehors et il va bientĂŽt ĂȘtre lâheure de passer Ă table. Un peintre demande Ă Marguerite si elle a connu Van Gogh et la jeune fille lui rĂ©pond que câĂ©tait un ami.
Unmanifeste oubliĂ©. Refus global est un texte majeur dans lâhistoire du QuĂ©bec. Une Ćuvre libĂ©ratrice, un acte rĂ©volutionnaire qui ouvre la porte Ă la modernitĂ©. Son auteur est devenu un peintre important, certains de ses signataires, de grands artistes. Pensons Ă Jean Paul Riopelle, Marcel Barbeau, Marcelle Ferron ou Claude Gauvreau.
Imprimer E-mail Il est toujours difficile d'ĂȘtre le fils de son pĂšre, surtout lorsqu'on se nomme Renoir et que l'un, Jean, aspire par le cinĂ©ma Ă partager la cĂ©lĂ©britĂ© de l'autre, le peintre, Pierre-Auguste. Toute sa vie, le cinĂ©aste Jean Renoir a vĂ©cu dans l'ombre de son pĂšre, avec le sentiment d'ĂȘtre un ratĂ©. Dans la RĂšgle du Jeu, film de 1939, interprĂ©tant le rĂŽle d'Octave, il confie Ă sa partenaire, Nora Gregor, sur le perron du chĂąteau de la FertĂ© Saint-Aubin, ce lourd secret qui lui pĂšse et dont il ne parvient pas Ă se dĂ©faire. BoudĂ© par le public, si ce n'est Ă l'occasion de la sortie d'un seul film, La Grande Illusion de 1937, il a le sentiment de ne pas ĂȘtre Ă la hauteur de ce pĂšre Ă l'Ă©gard duquel il nourrit un sentiment de culpabilitĂ©. On le mesure dans La Chienne, film de 1931, dans lequel Jean Renoir raconte la dĂ©chĂ©ance d'un employĂ© de banque, interprĂ©tĂ© par Michel Simon, qui vend tous les tableaux qu'il peint Ă ses heures de loisir pour entretenir sa maĂźtresse, une femme de mauvaise vie. Cette fiction, malgrĂ© son issue tragique, n'est pas sans rapport avec la rĂ©alitĂ© que connaĂźt Jean Renoir, lui qui a Ă©pousĂ© Catherine Hessling, dernier modĂšle de son pĂšre et actrice de ses premiers films. C'est pour elle qu'il dilapide son patrimoine en vendant les tableaux de son pĂšre. Peine perdue. Le succĂšs n'est pas au rendez-vous. Ainsi un sentiment d'Ă©chec et de honte va l'habiter toute sa vie et parcourir toute son oeuvre. Le souvenir de ce pĂšre dont il se sent redevable, le hante. Sur le tard, alors que sa santĂ© dĂ©clinante l'oblige Ă une activitĂ© rĂ©duite, c'est encore Ă son pĂšre qu'il consacre son temps en Ă©crivant ce merveilleux livre autobiographique qu'il intitule tout simplement Pierre-Auguste Renoir, mon pĂšre. Il est trĂšs tentant aujourd'hui, lorsque l'on revoit Partie de campagne, de mesurer, dans ce petit film de 1936 l'influence picturale du pĂšre. Jean Renoir va tourner ce film dans cette propriĂ©tĂ© familiale de Marlotte, oĂč Pierre-Auguste Renoir venait, avec des amis peindre sur le vif les canotiers sur le Loing. De mĂȘme, plus de vingt ans plus tard, il plantera le dĂ©cor du DĂ©jeuner sur l'herbe dans le domaine des Collettes, aujourd'hui MusĂ©e Renoir de Cagnes-sur-Mer oĂč Pierre-Auguste Renoir, sur la fin de sa vie venait peindre tout en soignant ses rhumatismes dĂ©formants. On pourrait s'amuser Ă repĂ©rer et compter les plans de Partie de campagne qui renvoient, telles des citations, aux tableaux non seulement de son pĂšre mais Ă©galement d'autres peintres qui travaillaient sur les mĂȘmes motifs comme Caillebotte ou Monet. Mais on se tromperait lourdement si l'on croyait que Renoir cherche Ă reproduire dans son film ces modĂšles picturaux prestigieux. D'ailleurs les plans qui semblent le plus relever de l'Ă©cole impressionniste, ne sont pas de Renoir mais de collaborateurs qui les exĂ©cutĂšrent en l'absence du patron » occupĂ© Ă la prĂ©paration de son film suivant, Les Bas-Fonds. Pour bien comprendre ce rapport qu'il entretient avec la peinture, il faut souligner que Jean Renoir a vĂ©cu, toute sa vie, dans un environnement de peintres et c'est tout naturellement que son imaginaire s'est nourri des motifs , des sujets qui les ont inspirĂ©s. Les reflets des ciels changeants sur la surface de l'eau en mouvement, les vibrations lumineuses dans les frondaisons, les plaisirs des guinguettes au bord de l'eau construisent l'univers d'un cinĂ©aste qui Ă©tait d'abord le fils d'un peintre ». Le goĂ»t de la nature, l'amour des femmes qui habitent tous les films de Renoir relĂšvent de cet hĂ©ritage sur lequel il revient dans ses Ecrits 1926-1971 TrĂšs souvent, des amis me demandent si je puis me considĂ©rer comme un Ă©lĂšve de mon pĂšre. A cela, je leur rĂ©ponds trĂšs fermement que non, je suis certainement influencĂ© par mon pĂšre parce qu'on est toujours influencĂ© par ses parents. Si j'avais Ă©tĂ© le fils d'un horticulteur, il est probable que je m'y connaĂźtrais en fleurs, en plantes, en jardins. Etant fils de peintre, il est Ă©vident que la peinture m'intĂ©resse et, quand on regarde la peinture, eh, bien, la peinture vous influence. » S'il est un motif, dans ce film, qu'il emprunte Ă l'Ćuvre picturale du pĂšre, c'est bien sĂ»r celui de la balançoire par laquelle Henriette, l'hĂ©roĂŻne, interprĂ©tĂ©e par Sylvia Bataille, excite la curiositĂ© et le dĂ©sir des canotiers. Loin de recopier le tableau de son pĂšre, il s'en dĂ©marque. Alors que seule la mĂšre est sur la balançoire du peintre, le cinĂ©aste met en scĂšne deux femmes, Henriette et sa mĂšre et finit par isoler la premiĂšre qui finit par s'exposer, avec toute l'innocence d'une vierge, aux regards des autres personnages et de la camĂ©ra. A la fixitĂ© du cadre pictural, Jean Renoir rĂ©pond par la mobilitĂ© de sa camĂ©ra qui tourne autour du portique comme pour Ă©liminer les gĂȘneurs que sont la grand-mĂšre, le mari et le fiancĂ©, et isoler les deux femmes qui s'offrent alors aux regards chargĂ©s de convoitise des canotiers, des jeunes garnements, des sĂ©minaristes en promenade et bien sĂ»r des spectateurs. Le cinĂ©aste relĂšve dans cette sĂ©quence un double dĂ©fi. Tout en cherchant Ă s'affirmer face Ă l'Ćuvre de son pĂšre, il s'impose des contraintes techniques au service de son projet. En positionnant la camĂ©ra sur la balançoire, l'image animĂ©e de mouvements verticaux est Ă mĂȘme de traduire le vertige Ă©prouvĂ© par Henriette mais aussi par les diffĂ©rents voyeurs, spectateurs compris que les dessous de la jeune fille excitent. Ainsi Jean Renoir s'Ă©carte-t-il de la rĂ©fĂ©rence paternelle pour retrouver Ă travers elle un tableau de Fragonard, intitulĂ© Les Hasards heureux de l'escarpolette, tant admirĂ© par Pierre-Auguste Renoir. Ce dialogue que Jean Renoir noue avec la peinture est au service de sa stratĂ©gie narrative. La peinture, comme le cinĂ©ma posent le problĂšme du regard qui peut se faire voyeur. A partir de cette sĂ©quence construite en rĂ©fĂ©rence Ă cette Ćuvre picturale, la camĂ©ra, dans Partie de campagne, a toujours un temps d'avance sur les personnages, comme si le destin de Henriette Ă©tait conditionnĂ© par les attentes des spectateurs. Alors, juste avant de cĂ©der au canotier entreprenant, elle jette aux spectateurs, en gros plan, ce regard camĂ©ra , regard interdit qui les dĂ©busque dans leur position confortable de voyeur. Ainsi la balançoire, de motif pictural devient un motif cinĂ©matographique. Jean Renoir se dĂ©marque de l'Ćuvre de son pĂšre qui l'a nourri pour construire son regard de cinĂ©aste. Au-delĂ de cet exemple cĂ©lĂšbre, on comprend pourquoi Jean Renoir, malgrĂ© ses insuccĂšs ou la piĂštre opinion qu'il pouvait avoir de lui-mĂȘme, est considĂ©rĂ© par tous les grands cinĂ©astes comme la rĂ©fĂ©rence absolue, le maĂźtre, le patron. C'est certainement Ă l'influence de son pĂšre qu'il le doit. Dans son livre autobiographique, Pierre-Auguste Renoir, mon pĂšre, il rappelle que ce pĂšre, tant admirĂ©, resta jusqu'au jour de sa mort Ă l'affĂ»t du motif ». Cette attitude de chasseur qui consiste Ă peindre devant le sujet pour mieux saisir la lumiĂšre et retranscrire avec toute la fraĂźcheur de la spontanĂ©itĂ©, la sensation Ă©prouvĂ©e devant le motif, on la retrouve dans toute l'Ćuvre cinĂ©matographique de Jean Renoir. Se dĂ©marquant de ses contemporains et mĂȘme de bon nombre de rĂ©alisateurs d'aujourd'hui, il a toujours adaptĂ©, par l'innovation, la technique et l'a mise au service de l'acteur. Pour lui, ce n'est pas le scĂ©nario qu'il s'agit de suivre mais l'acteur poussĂ© Ă l'improvisation par le metteur en scĂšne. Par un jeu complice, chacun donnant le meilleur de lui-mĂȘme, les sentiments les plus profonds s'expriment et les situations s'enrichissent de cette Ă©motion contenue, donnĂ©e en partage aux spectateurs. C'est la grande leçon que Jean Renoir nous a donnĂ©e et c'est Ă son pĂšre qu'il la doit. Louis d'Orazio Si vous ĂȘtes adhĂ©rent, identifiez-vous pour pouvoir commenter l'article
CodyCrossLe puzzle du jour Petit 17 juin 2022 Le pĂšre Ă©tait peintre, le fils cinĂ©aste CodyCross RĂ©ponse: RENOIR â Fruit associĂ© Ă la Terre bleue pour Paul Ăluard CodyCross
PubliĂ© le 08 novembre 2021 Ă 18h00 Le pĂšre et le fils rĂ©unis le temps dâun concert. Le Cabaret Ăa swingue chez Gradlon » ouvrira ses portes les 12 et 13 novembre Ă 20 h 30 et sera consacrĂ© aux chansons du regrettĂ© Graeme Allwright. Son fils, Christophe, guitariste-comĂ©dien, se joindra Ă Jean-Luc et Mary du groupe Les Hoboe le temps dâun hommage Ă son pĂšre. Christophe Allwright, la Bretagne et surtout les environs de Penmarcâh sont, pour vous, des lieux de vibrants souvenirs ?Lorsque jâĂ©tais enfant, jâai passĂ© de magnifiques vacances prĂšs de la chapelle de La Madeleine. Jâavais fait la connaissance du peintre Jean Bazaine. TrĂšs vite, jâai admirĂ© cet homme. Adulte, je suis revenu sur ces lieux, jây ai rencontrĂ© MĂ©laine Favennec et trĂšs vite notre amitiĂ© est nĂ©e. Jâaime ses chansons. Et, il y a peu de temps, jâai appris que Jean-Luc et Mary vivaient par lĂ . Nous avons pu discuter des chansons de Graeme et en choisir certaines pour le votre jeunesse, guitariste, vous avez accompagnĂ© votre pĂšre dans de nombreuses tournĂ©es ?Jâavais 16 ans, jâai effectivement participĂ© Ă des tournĂ©es, mais jâai vite arrĂȘtĂ©, trop de produits illicites circulaient et jâai senti le alors que vous vous tournez vers le théùtre ?Ma mĂšre, Catherine DastĂ©, appartenait Ă une longue lignĂ©e de comĂ©dien, jâai pris des cours de théùtre. Je suis entrĂ© au Théùtre du Campagnol créé par Jean-Claude Penchenat. CâĂ©tait une troupe constituĂ©e en Scop, nous avions une autonomie. Jâai jouĂ© dans la fameuse piĂšce Le Bal » une crĂ©ation du Campagnol. Le cinĂ©aste Ettore Scola a assistĂ© Ă lâune des reprĂ©sentations et a Ă©tĂ© sĂ©duit. Il a tirĂ© son film Ă©ponyme, dans lequel, les comĂ©diens du Campagnol ont jouĂ©. MalgrĂ© le succĂšs du film nous avons Ă peine Ă©tĂ© payĂ©s et nâavons pas Ă©tĂ© invitĂ©s Ă la cĂ©rĂ©monie des CĂ©sar alors quâil Ă©tait en ĂȘtes aussi lâun des fondateurs de la ligue dâimprovisation française ?Une troupe quĂ©bĂ©coise, qui pratiquait lâimprovisation, Ă©tait Ă Paris. Elle mâa servi de modĂšle. Jâai aussi fondĂ© la Compagnie des Compagnons de route qui a beaucoup vous ĂȘtes revenus Ă vos amours de jeunesse en tournant Ă nouveau avec votre pĂšre ?Les derniĂšres annĂ©es, je lâai Ă nouveau accompagnĂ©. Je voulais faire deux albums, lâun consacrĂ© Ă ses chansons, lâautre aux miennes. Mon fils, guitariste, devait y participer. Le projet dans un premier temps a avortĂ©. Puis, mon pĂšre a disparu et jâai repris le projet. Au printemps, les deux albums devraient voir le les 12 et 13 novembre, Ă 20 h 30, Ă la MPT du Moulin-Vert. Tarif 13 âŹ.
UnepĂ©riode de la vie quâil a souvent Ă©voquĂ©e dans ses films, revenant, dans Beginners (2010), sur sa relation pĂšre-fils et dĂ©crivant, dans 20th Century Women (2016), celle quâil entretenait avec sa mĂšre, une femme mue par ses dĂ©sirs, dont celui dâĂȘtre libre et de le rester. Avec son casting impressionnant composĂ© de Greta Gerwig et Elle Fanning, ce long
Archives On n'avait pas vu Konchalovsky Ă Paris depuis sa mise en scĂšne de la Mouette au Théùtre de l'Europe. Le voici Ă l'OpĂ©ra-Bastille, poursuivant son investigation du patrimoine artistique russe avec une oeuvre donnĂ©e en mai dernier Ă la Scala de Milan, coproduite par l'OpĂ©ra de Paris. Depuis, il a tournĂ© un nouveau film sur les perversions du stalinisme, pĂ©riode qu'Ă©voque ici ce SoviĂ©tique mĂ©lomane et privilĂ©giĂ©. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s " Vous avez l'air triste... _ Je suis fatiguĂ©. Le manque d'infrastructure de votre OpĂ©ra m'Ă©puise. Et puis, je n'arrĂȘte pas la mise en scĂšne de la Dame de pique Ă la Scala en mai ; le tournage de mon dernier film tout de suite aprĂšs ; et maintenant, la reprise de la Dame de pique Ă Paris. Je ne suis pas un metteur en scĂšne d'opĂ©ra. Je fais de l'opĂ©ra entre les films. _ Ce dernier film que vous ĂȘtes en train de monter, comment s'appellera-t-il ? _ Peut-ĂȘtre le Projectionniste. Ou bien le Cercle intĂ©rieur. Ce cercle Ă©tait un terme du KGB pour dĂ©signer les trente et une personnes qui Ă©taient en contact physique quotidien avec Staline vingt-sept gardes du corps, deux chefs cuisiniers, une femme de chambre et un projectionniste. _ Quel genre de films Staline se faisait-il projeter ? _ Je le montre en train de regarder Toute la Ville danse, film que Duvivier a tournĂ© aux Etats-Unis sur la vie de Johann Strauss. Mon projectionniste est un esclave qui adore son tyran. Car Staline Ă©tait peut-ĂȘtre un politicien satanique, mais il n'Ă©tait pas regardĂ© par le peuple comme une mauvaise personne. Le peuple en avait fait un dieu vivant chaque peuple a les hĂ©ros qu'il mĂ©rite. _ Faut-il conclure que le peuple soviĂ©tique s'est, sur ce point, amĂ©liorĂ© ? _ Il y a toujours des stalinistes en Union soviĂ©tique. Il n'y a que les marxistes et les pragmatistes pour penser que le peuple puisse ĂȘtre amĂ©liorĂ©. Le peuple est un systĂšme Ă©cologique rĂ©sultant des rĂ©alitĂ©s gĂ©ographiques et des conditions climatiques. On ne peut pas attendre qu'un palmier vive soixante ans ni qu'un chĂȘne soit aussi souple qu'un palmier. Ce sont des arbres dans les deux cas, mais de nature spĂ©cifique. _ La mise en scĂšne des opĂ©ras de TchaĂŻkovski est-elle un moyen de retrouver votre enfance ? _ Je dĂ©testais l'opĂ©ra lorsque j'Ă©tais petit. J'ai dĂ» en voir, forcĂ©ment, mais j'y allais comme Ă l'Ă©cole, je trouvais ça indigeste et interminable. J'ai vĂ©cu dans une famille Ă©litiste, pendant le stalinisme. Mon pĂšre a Ă©tĂ© un excellent romancier pour enfants. Puis il est devenu fonctionnaire l'Union des Ă©crivains, le pouvoir administratif lui ont donnĂ© de l'adrĂ©naline pour vivre. Mon grand-pĂšre, lui, Ă©tait peintre, il avait fait des dĂ©cors pour Carmen au BolchoĂŻ, il avait longtemps travaillĂ© Ă Paris et Ă©tait restĂ© influencĂ© par CĂ©zanne. Il s'Ă©tait mariĂ© avec une Française. Mon arriĂšre-grand-pĂšre aussi. _ Tout cela semble sorti d'un roman de TolstoĂŻ ou de Pouchkine... _ C'est vrai que ma famille a Ă©tĂ© sauvegardĂ©e comme une sorte de patrimoine, de trĂ©sor de la vieille Russie. Dans le premier discours que Staline a prononcĂ© sur les intellectuels, il a Ă©tabli la liste des artistes dont devait s'enorgueillir l'Union soviĂ©tique. Le nom de mon arriĂšre-grand-pĂšre, le peintre Vassili Sourikov, y figurait ! Cela n'a pas empĂȘchĂ© que deux de mes oncles ont Ă©tĂ© envoyĂ©s au goulag. Mais ma famille est restĂ©e un peu intouchable. Mon arriĂšre- grand-pĂšre a pu refuser de faire le portrait de Staline sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©. Il a simplement Ă©tĂ© interdit d'exposition pendant dix-huit ans. _ Vous avez Ă©tĂ© pianiste. _ Ma mĂšre voulait absolument que l'un de ses fils fĂ»t musicien. En 1925, elle s'Ă©tait embarquĂ©e pour les Etats-Unis avec un homme d'affaires qui ne jouait pas trop mal du piano et dont elle avait dĂ©cidĂ© de faire une star internationale. Il a tout quittĂ© pour elle puis, quand son premier rĂ©cital a tournĂ© en catastrophe, elle l'a quittĂ©. Moi, j'ai Ă©tĂ© contraint, puni, battu, pendant huit ans. Puis je me suis rĂ©signĂ©, je suis entrĂ© au Conservatoire dans la classe de Lev Oborin, avec la transcription de Petrouchka de Stravinski. "Dans cette classe, il y avait Vladimir Ashkenazy et un vrai gĂ©nie, Dimitri Sakharov, qui est devenu alcoolique trĂšs tĂŽt et dont on n'a plus jamais entendu parler. Mais Ă l'Ă©poque, tous deux Ă©taient diaboliques. Quand on travaillait ensemble, il fallait ouvrir la partition du Clavier bien tempĂ©rĂ© sur une fugue bien compliquĂ©e, la lire attentivement, puis la jouer sans faute. Ils Ă©taient dĂ©jĂ prĂȘts que je n'avais mĂȘme pas commencĂ© Ă mĂ©moriser les premiĂšres lignes. Je crois que c'est Ashkenazy qui a dĂ©cidĂ© de ma vocation de cinĂ©aste... _ Sa carriĂšre s'est rĂ©vĂ©lĂ©e un peu dĂ©cevante ensuite. _ J'Ă©tais avec Richter quand Ashkenazy a donnĂ© son concert de retour Ă Moscou. Richter m'a dit " C'est tellement parfait... " C'Ă©tait trop parfait, en effet. J'avais trĂšs bien connu Richter entre 1946 et 1948. Nos datchas Ă©taient voisines. Il venait de gagner le premier prix au premier concours international des jeunes pianistes organisĂ© en Union soviĂ©tique. Il avait dĂ©jĂ ces doigts de boucher, gros comme des saucissons, couverts de poils roux. Il m'a racontĂ© qu'il devait parfois en jouer sur la tranche pour ne pas les accrocher entre deux touches noires. Il venait nous voir trĂšs souvent. Il a cassĂ© la pĂ©dale du piano de mon grand-pĂšre. Celui-ci lui a dĂ©clarĂ© " Jeune homme, l'art doit garder le sens de la mesure. Vous ne jouerez plus chez moi. " _ Les pianistes soviĂ©tiques n'ont pas prĂ©cisĂ©ment le sens de la mesure... _ Le pire Ă©tait Sofronitski. Il n'Ă©tait pas fou, mais trĂšs alcoolique. Sa premiĂšre femme Ă©tait la fille de Scriabine, qu'il jouait comme personne. Nous sommes allĂ©s Ă l'un de ses rĂ©citals avec ma mĂšre. Nous l'avons trouvĂ© dans une loge, pĂąle comme un mouchoir " Je vais mourir Ă l'instant mĂȘme... " Il a fait patienter la salle deux heures et demie, personne n'est parti. Puis il a jouĂ© jusqu'Ă trois heures du matin. C'Ă©tait un hooligan romantique cubiste. Moi, je ne me suis jamais senti bien avec un piano. _ Alors, finalement, qu'est-ce qui vous a amenĂ© Ă l'opĂ©ra ? _ La curiositĂ©. Contrairement au cinĂ©ma dont la magie n'est jamais surrĂ©aliste, on peut utiliser l'image sur une scĂšne lyrique comme une psychĂ©dĂ©lie en temps rĂ©el. Des effets spĂ©ciaux qui, Ă l'Ă©cran, pourraient paraĂźtre ridicules sont convaincants sur scĂšne grĂące Ă leur immĂ©diatetĂ©. _ Hermann, le hĂ©ros de la Dame de pique, est un hĂ©ros fantastique. _ Dans une galerie de portraits, il se retrouverait Ă cĂŽtĂ© des personnages d'Edgar Poe, de Hoffmann, de DostoĂŻevski et de Kafka. C'estun possĂ©dĂ©, un homme dĂ©jĂ mort avant que tout commence. Il voit le monde Ă travers sa perception de mort vivant. Cela m'a intĂ©ressĂ© de jouer ici entre ma propre subjectivitĂ©, implicite, de metteur en scĂšne et la subjectivitĂ©, complĂštement tordue, du hĂ©ros. _ Dans votre mise en scĂšne, l'action de la Dame de pique est lĂ©gĂšrement dĂ©calĂ©e dans le temps. _ Pouchkine dĂ©crivait son Ă©poque. TchaĂŻkovski a transposĂ© l'opĂ©ra au dix-huitiĂšme siĂšcle, pour Ă©chapper Ă la censure sous les tsars, il Ă©tait impensable de montrer un officier dĂ©vorĂ© par la passion du jeu. Frigerio et moi avons dĂ©cidĂ© de situer la Dame de pique dans un climat fin de siĂšcle Ă la Klimt, Ă la Egon Schiele, un climat de dĂ©cadence, de voluptĂ© de la mort. La comtesse, je la vois comme une femme encore, pas un monstre Bette Davis. Je l'ai dit Ă RĂ©gine Crespin. Elle a sĂ©rieusement tiquĂ©. Mais elle a essayĂ© 1. Tout cela se passe dans un dĂ©cor de tombe, de mausolĂ©e, dans des blancs lunaires, des gris fantomatiques, des matiĂšres poussiĂ©reuses. On doit sentir passer la brise du mal. Les images sont celles qu'aurait dans la tĂȘte un homme qui ne dort jamais. _ Et vous n'avez pas l'air optimiste. _ Le temps me manque, c'est dĂ©chirant. Trois semaines de rĂ©pĂ©titions Ă Paris, cinq Ă la Scala, alors qu'il faudrait tout prendre Ă partir de zĂ©ro avec les chanteurs et inventer toute une pĂ©dagogie du geste, du caractĂšre physique. Les chanteurs font des gestes lents dans les andantes, des gestes saccadĂ©s dans les tempos rapides. Ils sont incapables de dissocier l'expression corporelle de l'expression musicale. Il leur faudrait une Ă©cole. Je comprends que Strehler ait exigĂ© douze semaines de rĂ©pĂ©tition pour son Don Giovanni Ă la Scala. " Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. 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