14aoĂ»t 2018 - Je vous invite Ă lire ce magnifique texte de Jean dâ Ormesson qui nous invite Ă aller Ă lâessentiel, vivre au prĂ©sent, choisir la paix, exprimer notre gratitude, pardonner et apprĂ©cier celles Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les rĂ©sultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flĂšches Haut et Bas pour vous dĂ©placer et la
De La douane de mer Ă Mon dernier rĂȘve sera pour vous, une biographie sentimentale » de Chateaubriand, en passant par Un jour je mâen irai sans avoir tout dit, sa voix nâa jamais cessĂ© de rĂ©sonner. En une quarantaine de livres, il nâa jamais cessĂ© de dire son Ă©tonnement dâexister, de deviser devant les beautĂ©s et les mystĂšres du monde. Comme il lâavait prĂ©dit, Jean le Bienheureux » nâavait pas tout dit. On le constate avec Sophie des DĂ©serts, longtemps journaliste au Nouvel Observateur avant de travailler Ă lâĂ©dition française du Vanity Fair, Ă qui il a ouvert ses portes pendant trois ans avant de disparaĂźtre. Elle signe, avec Le dernier roi soleil, un portrait intime » Ă la fois sans complaisance et bienveillant consacrĂ© Ă lâauteur de lâHistoire du Juif errant. Jean Bruno Wladimir François de Paule LefĂšvre dâOrmesson naĂźt le 16 juin 1925 Ă Paris dans le 7e arrondissement. Fils et neveu dâambassadeurs devenu normalien et agrĂ©gĂ© de philosophie, mouton noir dâune famille de lâaristocratie française, il a choisi la littĂ©rature plutĂŽt que la diplomatie ou les affaires, avant dâĂ©pouser Ă 37 ans lâune des trois filles du richissime industriel et homme dâaffaires Ferdinand BĂ©ghin. En 1971, aprĂšs cinq romans passĂ©s un peu inaperçus, il connaĂźt son premier succĂšs avec La gloire de lâEmpire, couronnĂ© par le Grand Prix du roman de lâAcadĂ©mie française. Sa verve et sa grande culture en font une formidable bĂȘte cathodique â il sera invitĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision par Bernard Pivot 26 fois en 28 ans. Il Ă©tait ce que lâon appelle, dans le monde de lâĂ©dition française, un bon client ». EntrĂ© Ă lâAcadĂ©mie française en 1973, Ă 48 ans, dans le fauteuil de Jules Romains, mort lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, il est parachutĂ© directeur du quotidien de droite Le Figaro, quâil va diriger de peine et de misĂšre pendant trois ans Ă partir de 1974 â malgrĂ© une expĂ©rience en journalisme presque inexistante. MallĂ©able gaulliste europĂ©en », il a pu ĂȘtre proche de François Mitterrand, soutenir sans rĂ©serve Nicolas Sarkozy, jouer du coude pour faire entrer la premiĂšre femme Ă lâAcadĂ©mie française, Marguerite Yourcenar, prĂȘcher Ă la fois pour François Fillon et faire lâĂ©loge dâEmmanuel Macron. Un parfum dâAncien RĂ©gime MĂȘlĂ© Ă lâamidon de ses chemises, un parfum dâAncien RĂ©gime flottait autour du personnage. De retour dâun court sĂ©jour au Rwanda en 1994, il Ă©crira dans Le Figaro Sâil faut tirer une leçon du Rwanda, câest que les hommes sont tous coupables et quâils sont tous innocents. » Personnage complexe et sĂ©duisant, hĂ©doniste un peu myope, Jean dâOrmesson Ă©tait habile Ă louvoyer, capable de ne rien dire sans en avoir lâair. Comme une sorte de grand courtisan, lâhomme semblait ne se sacrifier quâĂ un seul principe briller, tirer des ficelles et jouir de tout ce que la vie pouvait lui offrir. Vivre est une occupation de tous les instants. Une expĂ©rience du plus vif intĂ©rĂȘt. Une aventure unique. Le plus rĂ©ussi des romans. â Jean dâOrmesson Entre sa maison de Neuilly, riche ville en banlieue de Paris, les dĂ©jeuners en ville, les jeux de coulisses, son poste Ă lâUNESCO, les parades de sĂ©duction, le ski dans les Alpes, les bains de soleil et les Ă©tĂ©s en Corse, les virĂ©es avec son ami Gianni Agnelli â le grand patron de Fiat â, son besoin de sĂ©duction compulsive semble avoir Ă©tĂ© plus fort que tout Lâamour a Ă©tĂ© la grande affaire de mon existence », avoue-t-il Ă Sophie des DĂ©serts, avant dâajouter Peut-ĂȘtre mĂȘme la seule. » Bien quâil fut rĂ©putĂ© volage et papillonnant, il nâa jamais vraiment dĂ©sertĂ© le domicile conjugal, raconte sa biographe. Sa relation avec Malcy Ozannat, devenue son Ă©ditrice attitrĂ©e depuis leur rencontre en 1974, Ă©tait un secret de Polichinelle. Se raconter sans rien dire Que lâon apprĂ©cie ou non lâĂ©crivain, lâun des rares auteurs Ă ĂȘtre entrĂ©s de leur vivant dans la prestigieuse BibliothĂšque de la PlĂ©iade chez Gallimard avec Gide, Malraux, Sarraute et Kundera, entre autres, Le dernier roi soleil, en plus dâĂȘtre remarquablement bien Ă©crit, est aussi un fascinant portrait de classe et dâĂ©poque. Pour la plupart, ses derniers livres nâĂ©taient souvent quâune enfilade de lieux communs, dâinterrogations existentielles aussi lĂ©gĂšres que consensuelles. Personnage onctueux Ă lâĂ©goĂŻsme solaire », il maĂźtrisait comme personne lâart presque perdu de la conversation, brillant pour se raconter sans rien dire » ; depuis longtemps, son Ćuvre donnait lâimpression dâĂȘtre le prolongement de sa propre respiration. Un hosanna sans fin nây fait pas exception. Sorte de livre-testament », câest un petit ouvrage auquel il travaillait encore avant dâĂȘtre foudroyĂ© dâune crise cardiaque et de mourir entre les bras de son fidĂšle majordome Olivier en dĂ©cembre 2017, Ă lâĂąge de 92 ans. Vivre est une occupation de tous les instants, Ă©crit-il. Une expĂ©rience du plus vif intĂ©rĂȘt. Une aventure unique. Le plus rĂ©ussi des romans. » Plus loin Comme câest curieux ! Les croyants se font tuer pour ce quâils croient plus volontiers que les savants pour ce quâils savent. » JâĂ©cris comme je pisse », avoue Jean dâOrmesson Ă Sophie des DĂ©serts au cours de lâune de leurs conversations. Faux modeste ou vrai lucide ? On ne le saura jamais vraiment, lâĂ©crivain a emportĂ© avec lui son secret. Ă voir en vidĂ©o
LamĂȘme sociĂ©tĂ© qui abhorre le bourreau professionnel n'Ă©prouve aucun dĂ©goĂ»t pour le bourreau gentleman . Souvenirs de la maison des morts p295 - DostoĂŻevski. Votre commentaire sur cette citation. Contribuer. 200 000 citations proverbes et dictons avec Dicocitations le dictionnaire des citations. Chaque citation exprime les opinions de son
01 lundi Nov 2021 La Toussaint, fĂȘte de joie pour les chrĂ©tiensĂ la veille du Jour des DĂ©funts. Fra Angelico â 1423-1424 Partageons ce poĂšme de Jean DâOrmesson A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit quâils voyageront toujours avec Ă une station, nos parents descendront du train,nous laissant seuls continuer le voyageâŠAu fur et Ă mesure que le temps passe,dâautres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants,mĂȘme lâamour de notre dĂ©missionneront mĂȘme lâamour de notre vieet laisseront un vide plus ou moins seront si discretsquâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes,de bonjours, dâau-revoir et dâ succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagerspourvu quâon donne le meilleur de ne sait pas Ă quelle station nous vivons heureux, aimons et pardonnons !Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs Ă ceux qui continuent leur voyageâŠSoyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci dâĂȘtre un des passagers de mon si je dois descendre Ă la prochaine station,je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous !Je veux dire Ă chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie dâĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. »
Unemétaphore à la portée de tous.Acordam voys acvompagbe et vous aide à gérer vos déséquilibres émotionnels.Hypnose, méditation; marche, libération de la pa
Dans ce texte, Jean dâOrmesson prend lâimage dâun train pour parler de la vie et des grands Ă©vĂ©nements qui la rythment. A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme lâamour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. Dâautres seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoirs et dâadieux. Le succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage⊠Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec toi ! » Jean dâ Ormesson
HenriGourdin est parti sur les traces d'Audubon et nous donne de sa vie et de son oeuvre un double éclairage : le peintre des oiseaux est un représentant à la fois d'un certain romantisme d'inspiration français et du sentiment écologiste en train de naßtre. Est-ce si étonnant quand on sait, comme le résumait Jean d'Ormesson, que le romantisme,
âAs far back as I can remember, Iâve always wanted to be Jean dâOrmesson.âJean dâOrmesson mâa eu Ă lâusure. Du plus loin quâil me souvienne, je lâai toujours vu partout. Ses livres Ă©taient dans la bibliothĂšque de ma mĂšre, il passait Ă âApostrophesâ tous les vendredis, je le croisais chez le pĂšre dâĂdouard Baer, jâai mĂȘme dĂźnĂ© chez lui quand sa fille vivait avec mon Ă©diteur. Il me semble quâil a incarnĂ© depuis 40 ans ce que doit ĂȘtre un Ă©crivain français quelquâun de brillant, aristocratique et Ă©lĂ©gant, qui dit du mal de lui-mĂȘme et publie toujours le mĂȘme livre. LâAcadĂ©micien nous a reçu dans son hĂŽtel particulier de Neuilly-sur-Seine, situĂ© Ă deux cent mĂštres de lâendroit oĂč je suis nĂ©. Je ne dis pas cela pour me vanter de mes origines sociales mais pour expliquer cette discussion en forme de retour aux sources, cette conversation mondaine qui tourne au bilan. Je considĂšre que Jean dâOrmesson est injuste avec lui-mĂȘme. Câest un faux paresseux, un faux dandy, allez savoir, peut-ĂȘtre mĂȘme un vrai Whisky ? Porto ? Vodka ?GQ Je veux bien un whisky avec deux glaçons. Câest gentil. Jâai lu que vous avez Ă©tĂ© Ă Louis Le Grand, oĂč jâĂ©tais Ă©lĂšve en seconde, premiĂšre et terminale, quelques annĂ©es aprĂšs vous. Est-ce que vous avez des souvenirs de mon lycĂ©e ?JdO Oui. Je dois vous dire que je nâai jamais Ă©tĂ© Ă lâĂ©cole. Je ne sais pas ce que câest que lâĂ©cole. Mon pĂšre Ă©tait diplomate et mâa traĂźnĂ© derriĂšre lui comme une valise en Allemagne, en Roumanie, au BrĂ©sil. Et jusquâĂ 15 ans je nâai pas Ă©tĂ© Ă lâ Vous avez eu la mĂȘme enfance quâAmĂ©lie Nothomb, dont le pĂšre est Exactement. Et Ă 15 ans, je suis rentrĂ© pour quelques mois Ă Paris et jâĂ©tais Ă Louis le Grand, jâavais 14 ans, jâĂ©tais en seconde. Et câĂ©tait en 1938 je Et aprĂšs vous ĂȘtes allĂ© Ă Henri Jây suis restĂ© quelques mois et ceux dont je me souviens le mieux, câest mon professeur de Français et surtout mon professeur dâHistoire. Mon professeur dâHistoire Ă©tait quelquâun de trĂšs cĂ©lĂšbre. CâĂ©tait Bidault. Et jâaimais beaucoup Bidault qui Ă©tait directeur de lâAube et Ă©tait trĂšs anti-Munichois. CâĂ©tait en 1938 et moi Ă 13 ou 14 ans, jâĂ©tais aussi trĂšs anti-Munichois. Et jâai retrouvĂ© Bidault beaucoup plus tard en 1944, Ă la libĂ©ration de Paris. Mon frĂšre Ă©tait dans la RĂ©sistance et il mâa dit âĂ 17, 18 ans, tu pourrais faire quelque choseâ. On mâa donnĂ© une mitraillette que lâon mâa retirĂ© aussitĂŽt vu lâusage que jâen faisais. Et on mâa donnĂ© Ă porter les brassards avec la croix de Lorraine. Et jâarrive Ă Saint-François Xavier, mon sac tombe et tous les brassards se rĂ©pandent par terre. Je me suis dit que jâallais ĂȘtre fusillĂ©, puis les Allemands sont passĂ©s et nâont rien vu, les passants mâont aidĂ© Ă reprendre le sac et jâai Ă©tĂ© porter tout ça Ă un chef de la RĂ©sistance inconnu, jâai aussitĂŽt reconnu Bidault qui se souvenait de moi. Donc Bidault a Ă©tĂ© mon MaĂźtre Ă Louis le Grand et jâai prĂ©parĂ© Normale Ă Henri JMG Le ClĂ©zio vient dâavoir le Prix Nobel de LittĂ©rature, personnellement, je trouve ses livres trĂšs emmerdants. Est-ce que vous ne pensez pas que câest une punition de la lĂ©gĂšretĂ©, que ce soit toujours des auteurs trĂšs sĂ©rieux, trĂšs corrects politiquement, qui aient le Prix Nobel, et jamais des gens lĂ©gers ?JdO Dâabord, je vais vous dire, je suis trĂšs content de ce Prix Nobel parce que conformiste comme je suis, je suis trĂšs content que la France ait eu le Prix Nobel. La culture française a Ă©tĂ© attaquĂ©e en AmĂ©rique et voilĂ que nous avons deux Prix Nobel, câest formidable. Un en mĂ©decine, lâautre avec Le ClĂ©zio en littĂ©rature, câest Ă©patant. Il succĂšde Ă une lignĂ©e trĂšs brillante qui commence par Sully Prudhomme, le premier Prix Nobel, et le dernier est Claude Ensuite il y a eu Gao Xingjian, naturalisĂ© français. Ce nâest pas non plus un joyeux Ceux de Prudhomme et de Claude Simon, ce nâest pas ma tasse de thĂ©. Mais je suis probablement beaucoup plus consensuel que vous. Jâavais lu âLe procĂšs-verbalâ avec beaucoup de plaisir. Dâabord, Le ClĂ©zio est trĂšs beauâŠGQ Vous Non, il est mieux que Un genre de Viggo Mortensen en plus vieux et Alors je suis comme vous, je pense quâil nây a pas de grands Ă©crivains sans lĂ©gĂšretĂ©. Je prends des exemples tout de suite naturellement, CervantĂšs est trĂšs trĂšs drĂŽle, HomĂšre, on ne va pas dire que lâOdyssĂ©e câest pas amusant ! Câest formidablement amusant. Rabelais câest amusant, je soutiens que Chateaubriand, câest amusantâŠGQ Et Proust aussiâŠJdO Quant Ă Proust, dont les gens disent souvent quâil est ennuyeux, je ne peux pas lire Proust sans Ă©clater de rire ! Câest trĂšs drĂŽle. Il y a une exception de quelquâun que jâaime beaucoup et qui nâest pas trĂšs drĂŽle, câest Marguerite Yourcenar. Mais il y a beaucoup dâĂ©crivains, eux, qui exagĂšrent. Je me rappelle que, je ne sais plus Ă propos de qui, on avait proposĂ© pour un prix ou pour une Ă©lection Ă lâAcadĂ©mie, et je me souviens que quelquâun avait dit, Ă propos de Claudel âcâest trĂšs bien, câest trĂšs bien, mais il insiste trop sur le cĂŽtĂ© emmerdant.âGQ Alors Le ClĂ©zio câest une littĂ©rature trĂšs trĂšs sĂ©rieuseâŠGQ Ma thĂšse câest quâon punit la lĂ©gĂšretĂ©. On la paie trĂšs cher la lĂ©gĂšretĂ©. Et en fait quand on vous lit, on voit que vous nâĂȘtes pas du tout un Ă©crivain lĂ©ger, quâen rĂ©alitĂ© câest dans la vie que vous mettez un peu de superficialitĂ©, de frivolitĂ©, mais que vous avez fait Normale Sup rue dâUlm, que vous ĂȘtes agrĂ©gĂ© de philosophie, et vos livres parlent de Dieu, de la mort, de mĂ©taphysique⊠Vos livres sont plus sĂ©rieux que vous ne le laissez paraĂźtre !JdO Je vais me vanter un peu on disait Ă quelquâun que jâadmire beaucoup, et que vous admirez sĂ»rement beaucoup aussi, qui est Toulet. On disait Ă Toulet âce que vous faites est lĂ©ger.â Et Toulet rĂ©pondait âlĂ©ger, lĂ©ger, bien sur lĂ©ger comme de la cendre.â Câest un Ă©crivain qui a Ă©tĂ© trĂšs oubliĂ© et on a Ă©tĂ© quelques uns Ă le faire revivre. Je pourrais vous citer du TouletâŠGQ ⊠Toute lâaprĂšs midi ? Mais on a pas le temps parce que vous avez un rendez-vous aprĂšs. Quâest ce que câest dâailleurs que ce rendez-vous qui est plus important que notre entrevue ?JdO Il nây a pas de rendez-vous plus important que notre entrevue, mais ce sont des radios et des tĂ©lĂ©s. Je suis en train de me livrer Ă ce que vous connaissez, qui est la Est ce quâil faut faire de la promotion ? Certains auteurs ne la font pas du Jâadmire assez Le ClĂ©zio ou Modiano qui ne font rien. Les gens disent que jâadore la tĂ©lĂ©vision, ce nâest pas vrai, je nâadore pas ça. Mais quand jây suis, je ne vais pas bouder. Les gens sont dâune gentillesse Mais le danger câest quâils sont tellement gentils que lâon pourrait passer sa vie Ă aller sur tous les plateaux expliquer quâon est un Mais ce que je ne comprends pas chez Bernard-Henri LĂ©vy, que jâaime bien, et chez Houellebecq, câest quâils disent quâils sont persĂ©cutĂ©s. Ils ne sont pas persĂ©cutĂ©s, si ?GQ Non, mais trĂšs attaquĂ©s, beaucoup plus que Contrairement Ă Bernard-Henri LĂ©vy, que jâaime bien, qui est charmant, je ne pense pas que la littĂ©rature soit une guerre. Je ne fais la guerre Ă personne et je pense que la littĂ©rature est dâabord un plaisir. Un plaisir dâun niveau trĂšs Ă©levĂ©, un plaisir qui demande des efforts, un plaisir diffĂ©rent que dâaller jouer aux courses ou dâaller dans une boĂźte de nuit, mais câest un Toulet a Ă©crit Ă la Villa Navarre qui Ă©tait la maison de ma famille Ă Pau. Et il a Ă©crit ce que jâai aimĂ© le plus au monde les femmes, lâalcool et les paysages ». Et je trouve ça marrant que ce soit dans cet ordre lĂ . Vous ĂȘtes dâaccord avec le premier et le dernier mais pas tellement lâalcool ?JdO Non pas lâalcool, mais vous savez, tous mes amis sont des Câest pour ça que vous me donnez un whisky pendant que vous buvez votre thĂ©, câest trĂšs aimable. Et pourquoi tant de sobriĂ©tĂ© finalement, vous auriez pu ĂȘtre un alcoolique mondain ?JdO Je suis dĂ©jĂ un homosexuel dâhonneur. Je trouve ça Ca veut dire quoi âun homosexuel dâhonneurâ ?JdO Jâai trouvĂ© ça dans Paul Veyne, jâadmire beaucoup Paul Veyne et il a Ă©crit un petit livre sur Michel Foucault. Il avait dĂ©cernĂ© Ă Veyne le titre dâ âhomosexuel dâhonneurâ.GQ Câest honorifique mais on nâest pas obligĂ© de Exactement. On nâest pas obligĂ© de pratiquer. Jâai Ă©crit trĂšs tard, aprĂšs 30 ans. Pas parce que je ne connaissais pas la littĂ©rature, mais parce que je la connaissais un peu et que jâavais du mal Ă mâajouter Ă nos amis Ă Flaubert, Ă Stendhal, Ă Proust, Ă Aragon. Et puis, jâai fini par Ă©crire sous les ricanements de nos camaradesâŠGQ Et dans une indiffĂ©rence quasi Jâai commencĂ© parce que je voulais plaire Ă une fille, donc je dĂ©pose mon manuscrit chez GallimardâŠGQ Câest LâAmour est un plaisir ?JdO Oui. Et puis jâattends, jâattends, une semaine, pas de rĂ©ponse. Jâai appris aprĂšs quâil fallait attendre trois mois. Et je vais le dĂ©poser en face chez Julliard un samedi soir, le dimanche matin le tĂ©lĂ©phone sonne et câest Julliard qui me dit âCâest un chef dâĆuvre, câest mieux que Sagan, on va faire un succĂšs formidableâ. Ca nâa pas Ă©tĂ© un succĂšs formidable pour deux raisons. Dâabord parce que câĂ©tait moins bien que Sagan et deuxiĂšmement parce que jâavais contre moi une grande puissance qui Ă©tait Le Figaro. On nâimprimait pas mon nom dans le Figaro parce que jâavais fait un article nĂ©gatif sur Pierre Brisson, qui Ă©tait, Ă lâĂ©poque, le directeur du La fameuse phrase âon ne peut Ă la fois ĂȘtre directeur du Figaro et avoir du talentâ , qui est drĂŽle surtout quand on lâest devenu par la suite, directeur du Câest quand mĂȘme drĂŽle. Ce qui mâamuse dans la vie, câest ça ! Je me fiche du patron du Figaro, et quelques annĂ©es aprĂšs, je le deviens ! Autre exemple la famille de ma mĂšre est ultra catholique, ultra conservatrice, et câest dans cette famille-lĂ que nĂ© Lepeletier de Saint Fargeau, qui est mon arriĂšre grand-pĂšre direct par les femmes, qui Ă©tait dĂ©putĂ© de la noblesse Ă la Constituante, conventionnel, ami de Robespierre et il vote la mort du Roi. Et il est assassinĂ© le jour de lâexĂ©cution du Roi, le 21 janvier 93 par un garde du roi indignĂ© que quelquâun quâil avait vu si souvent Ă Versailles ait votĂ© sa mort. Vous voyez les contradictions ?GQ Bien sur. Mais je reviens quand mĂȘme sur La gloire de lâEmpire. Parce quâon vous reproche dâĂ©crire toujours le mĂȘme livre, et ce livre-lĂ , câest peut-ĂȘtre votre chef dâĆuvre, un roman mĂ©connu, Ă la Tolkien un peu, oĂč vous rĂ©inventez tout un monde, un pays avec des cartes gĂ©ographiques, une histoire fictive. Est-ce que finalement vous nâauriez pas eu peur dâĂȘtre un Ă©crivain dâavant garde ? Est-ce que vous nâavez pas choisi le succĂšs pour ĂȘtre aimĂ©, par facilitĂ© ?JdO TrĂšs bonne question. Jâavais donc Ă©crit ces livres chez Julliard. Et puis au bout de quatre livres qui nâavaient pas eu de succĂšs, jâai Ă©crit un livre qui sâappelle Au revoir et merci, et ça voulait dire que jâ Vous pensiez honnĂȘtement arrĂȘter ?JdO Je le pensais. JâĂ©tais Ă ce moment-lĂ Ă lâUNESCO oĂč je mâoccupais de travaux culturels sur le plan international, des congrĂšs, des trucs comme ça, lâhistoire, lâart, la philosophie ⊠Et je me suis dit que ces sciences humaines feraient un formidable roman et jâai Ă©crit un roman de 800 pages. Julliard est mort, Grasset me demandait un livre, donc jâai Ă©tĂ© lâapportĂ© au neveu de Grasset qui sâappelait Bernard Privat, si vous lâavez connu. Il me dit âTes premiers livres, câĂ©tait lĂ©ger, amusant, câĂ©tait bien. Celui-lĂ câest terrible, trĂšs dur Ă lire, 800 pages, câest difficile. On va le publier mais ne tâattends pas Ă un grand succĂšs.â Furieux, je lâai repris, je lâai apportĂ© chez Gallimard et il a fait 300 000 exemplaires. Et jâai Ă©tĂ© Ă©lu Ă lâAcadĂ©mie, sur ce CâĂ©tait en quelle annĂ©e ?JdO En A lâĂąge de 47 ans. Ce qui a fait de vous le plus jeune Ă©crivain Ă©lu Ă l Depuis le dĂ©but du siĂšcle, mais au 18Ăšme il y avait beaucoup de gens qui Ă©taient Ă©lu Ă 29 ansâŠGQ Enfin, 47 ans, câest quand mĂȘme assez rare aujourdâhui. Ca veut dire que moi qui ai 43 ans, il faudrait que je me Oui, oui, vite, vite !!!GQ ĂȘtes-vous un incompris ? Pensez-vous quâil y a un malentendu entre votre Ćuvre et votre personne publique ?JdO Nous sommes tous incompris. Quand nous lisons les articles sur nous, naturellement quand ils sont mauvais nous sommes incompris et quand ils sont bons, souvent on se dit âce nâest pas ça que je voulais dire.â Alors incompris je ne le suis sĂ»rement pas et je ne vous conseille pas de penser que vous lâĂȘtes. Parlons un peu de vous. Voulez-vous quâon fasse les choses croisĂ©es ?GQ Mais avec plaisir. Parlez-moi de moi sâil vous 99 francs, câest quand mĂȘme⊠Malraux parlait de lâirruption du roman policier dans la littĂ©rature avec Faulkner. Vous câest lâirruption de la publicitĂ© dans la littĂ©rature. Câest un Ă©vĂ©nement sociologique et littĂ©raire. Vous savez, il nây a pas de succĂšs qui nâait pas un sens quand mĂȘme. Ce qui est vrai câest quâon ne sait pas ce que la postĂ©ritĂ© Ca câest une de vos grandes angoisses ?JdO Oui, câest une angoisse. Jâaimerais que dans 30 ans, les jeunes gens lisentâŠGQ Dans 30 ans vous vivrez toujours, dâabord !JdO Vous connaissez la rĂ©ponse si belle de Woody Allen ? âQuâest ce que vous voudriez que lâon dise de vous dans 100 ans ? Il est pas mal pour son Ăąge.â Câest pas merveilleux ?GQ Bon vous mâobligez Ă lire la page 38 de Quâai-je donc fait ». Ă la page 38, vous dites âQuâai je donc fait ? La vie est dure, elle est cruelle. Il nâest pas exclu que la rĂ©ponse soit rien ! A dĂ©faut de gĂ©nieâŠâ, autodĂ©nigrement par protection ?JdO Non, ce nâest pas de la fausse modestie. Je veux bien que lâon me dise que je suis insupportablement orgueilleux. Câest vrai que jâaurais voulu⊠je ne suis pas complĂštement paranoĂŻaque, je sais que je ne suis pas Chateaubriand, ni Montaigne, ni Rimbaud. Jâaurais beaucoup voulu ĂȘtre BarrĂšs, et je ne suis pas sĂ»r de lâĂȘtre, câest vrai, je ne suis pas sĂ»r de lâ Alors vous voyez, vous aussi, tout comme Bernard Henri LĂ©vy et Houellebecq, vous vous Non, je ne me plains pas du public et des mĂ©dias. Ils mâont servi. Si je me plains de quelquâun, câest de moi. Câest moi qui nâai pas fait un livre suffisamment achevĂ©, câest moi qui nâais pas travaillĂ© assez, je nâai pas suffisamment de talent, je ne suis pas sĂ»r dâĂȘtre Mauriac ou Anatole France. Ce serait merveilleux, ce serait un rĂȘve. Vous aussi je suppose ?GQ Câest sĂ»r que je pourrais signer âLe Culte du Moiâ ! Non moi je voudrais recueillir vos conseils Ă un jeune gandin, Ă un pauvre type qui a eu du succĂšs trop tĂŽt et qui est angoissĂ© autant que vous. Quâest ce quâil faudrait pour ĂȘtre Ă la fois lĂ©ger, rigolo, sâamuser, tout en arrivant Ă se faire passer pour un Ă©crivain ?JdO Câest trĂšs difficile parce quâĂ notre Ă©poque, et ça nâa pas toujours Ă©tĂ© le cas, Ă notre Ă©poque un Ă©crivain est malheureux. Il y a des Ă©crivains qui nâont pas Ă©tĂ© malheureux, La Fontaine a toujours Ă©tĂ© lĂ©ger, Ă©blouissant, brillant. Rimbaud a changĂ© les Et Flaubert. Il faut souffrir ! Il faut rester seul !JdO Flaubert a changĂ© les choses. Je dirais que la crise de 29 a changĂ© les choses, le sida a changĂ© les Et la crise de 2008 encore Oui, 2008 va changer les choses. Et câest un grand paradoxe, le bonheur est une espĂšce de contrepoison au temps. Dans cette Ă©poque oĂč il faut souffrir pour avoir du talent, câest lâinverse, et câest ce que jâappelle le cul de la fermiĂšre. Câest vrai que jâai eu le beurre et lâargent du beurre, câest-Ă -dire que jâai eu une vie agrĂ©able, jâen ai profitĂ©, et en plus, je veux le cul de la fermiĂšre qui est la Vous dites âcâest foutu, toi comme moi FrĂ©dĂ©ric, tu souffriras toute ta vie, on ne te prendra jamais au sĂ©rieux parce que tu tâamuses tropâ. Câest affreux ce que vous venez de me dire. Je suis fichu !JdO Dâabord, mon cher FrĂ©dĂ©ric, tu as devant toi, je te tutoie, quelque chose de merveilleux devant toi, câest vrai, tu as du temps devant toi. Et moi je nâai plus beaucoup de temps. Sâil y a une mĂ©lancolie en moi, câest que le nombre dâannĂ©es devant moi devient un peu Toi tu es nĂ© en 1925 et je suis nĂ© en 40 ans de diffĂ©rence, tu te rends compteâŠGQ Oui, mais moi je picole donc mon espĂ©rance de vie est plus On pourrait jouer Houellebecq-LĂ©vy et Beigbeder-dâ Dans lâĂ©mission oĂč on Ă©tait sur Canal +, Denisot a conclu en disant vous devriez Ă©crire un livre ensemble qui sâappellerait â99 ansâ.JdO Câest une idĂ©e de gĂ©nie. Jâai une formule que lâon utilisait beaucoup pour le mariage mais quâon peut utiliser pour la vie, câest il y a 40 mauvaises annĂ©es Ă passer, aprĂšs, câest Ă©patant. Tu vas voir, maintenant tu as devant toi tout le bonheur, ça va ĂȘtre dĂ©licieux, les gens vont te reconnaĂźtre de plus en plus, tu vas devenir sĂ©rieux, tu fais un entretien avec moi, câest excellent pour toi, et excellent pour moiâŠGQ Surtout pour moi. Je recommence Ă vous vouvoyer⊠Je peux vous dire quelque chose ? Jâai lâimpression que vous avez fait semblant dâĂȘtre vieux trĂšs tĂŽt, ce qui permet dâavoir la Et maintenant je retrouve une espĂšce dâadolescence. Peut-ĂȘtre que je retombe en enfance. Câest CâĂ©tait une stratĂ©gie ou ce nâĂ©tait pas calculĂ© ?JdO Je te jure que rien nâest calculĂ©. LâidĂ©e de raison mâest Ă©trangĂšre, lâidĂ©e de stratĂ©gie mâest Mais quand mĂȘme, CâĂ©tait trĂšs novateur. Parce quâaujourdâhui, quand ils sont vieux, les Ă©crivains ont envie dâĂȘtre jeunes et voilĂ quelquâun dâassez jeune qui trĂšs tĂŽt sâest dit quâil allait se faire passer pour vieux, entrer Ă lâAcadĂ©mie, porter des cravates en tricot, comme ça on serait gentil avec lui. Et Ă lâĂ©poque ça a trĂšs bien marchĂ© cette histoire. MĂȘme Bernard Frank a cessĂ© de dire du mal de vous !JdO Il mâavait pris comme tĂȘte de turc, et je ne rĂ©pondais jamais, et un beau jourâŠGQ Je veux vous faire souffrir un peu, rappelez- moi ce quâil avait dit, la phrase la pire câĂ©tait je crois Jâadore Jean dâOrmesson. Si seulement il nâĂ©crivait pas de livres ».JdO Oui, un truc comme ça. Et alors Ă©videmment, je ne rĂ©pondais jamais, et un jour lâObservateur mâa demandĂ© si je voulais rĂ©pondre et jâai dit oui, je vais rĂ©pondre ! Et jâai fait cet article, que vous avez peut-ĂȘtre lu, et qui Ă©tait assez mĂ©chant et qui, je crois, lâa Aujourdâhui plus personne ne vous A mon Ăąge !GQ Vous voyez, vous Tu verras, tu ne seras plus Ă©reintĂ© quand tu auras 70 ans. Essaye juste de ne pas en mourir !GQ Oui, il faut rester vivant, comme dit Houellebecq. Il y a dans ce livre Quâai je donc fait, un chapitre qui est intitulĂ© une page rude Ă Ă©crire », sur cette fameuse C » et câest un basculement inĂ©dit chez vous dans la confession impudique. Câest assez inhabituel et je me disais ĂȘtes vous entrain de vous angotiser ?JdO De ?GQ De vous angotiser, de devenir Christine Angot ?JdO Non. Je vais te dire, cette histoire, dont je peux trĂšs difficilement parlerâŠGQ Ca va, il y a CâĂ©tait il y a 50 ans. Et tu le croiras si tu veux mais ça mâa terriblement marquĂ©. Dâabord parce que mon pĂšre est mort, bon, jâai couchĂ© avec ma cousine germaine, câest pas trĂšs grave, dans une familleâŠGQ CâĂ©tait la femme de votre cousin ? Ăa va, ce sont des choses qui arrivent !JdO Mais câest pour ça que je raconte la famille, ce quâĂ©tait ce Un milieu trĂšs Naturellement la sexualitĂ© nâexistait pas, la famille Ă©tait trĂšs unie. Dâailleurs, je me suis trĂšs mal conduit, parce que non seulement je suis partie avec elle mais je suis Oh, ça va !JdO Non, câest honteux. Et elle, elle est restĂ©e lĂ !GQ Câest beau dâavoir encore un pincement au cĆur trĂšs longtemps Et ça je lâai Ă©videmment beaucoup cachĂ©, je nâen parlais pas et jâai eu besoin dâen Donc vous entrez dans cette zone qui est lâautobiographie exhibitionniste qui est la grande tendance, Catherine Millet, Christine Angot, Annie ErnauxâŠJdO Dieu mâen Ah mais moi jâaime beaucoup lâautobiographie. Vous nâallez pas nous faire un tĂ©moignage, une confession ?JdO Je vais te dire, on pourra peut-ĂȘtre dire que ce livre est une biographie non Jâai une anecdote un soir, avec Bernard-Henri LĂ©vy, câest authentique, nous avions bu pour fĂȘter la sortie dâun de mes livres, je crois, LâAmour dure trois ans, et on est venu chanter lâInternationale sous vous fenĂȘtresâŠJdO en chantant âIl nâest pas, de sauveurs suprĂȘmes, Ni Dieu, ni CĂ©sar, ni tribunâGQ Câest authentique, on est venu ici Ă Neuilly avec Bernard-Henri LĂ©vy et Jean-Paul Non. Je nâĂ©tais peut-ĂȘtre pas lĂ , ou je dormais. Mais jâaurais bien chantĂ© avec DâoĂč vient cette tristesse gaie qui est dans vos livres. Vous dites âune fĂȘte en larmesâ câest un versâŠJdO Câest HomĂšre. Câest pas sublime ? SĂ»rement que jâai un tempĂ©rament heureux, mais vous mettez le doigt dessus. Lâhistoire de C » a Ă©tĂ© dramatique pour moi, et avoir perdu le chĂąteau de Saint-Fargeau a Ă©tĂ© une grande Vous Ă©tiez vraiment enracinĂ© ? On a lâimpression que vous aimez les voyages, la GrĂšce, lâItalie, et en fin de compte cet endroit lĂ comptait tant que ça ?JdO Tu veux que je te dise quelque chose que je nâai jamais dit ? En rĂ©alitĂ©, ça mâĂ©tait assez Ă©gal. Je me rappelle que quand jâavais 15, 16 ans, je passais mes Ă©tĂ©s Ă Saint-Fargeau, et quâest ce que je faisais ? Jâallais me baigner dans lâĂ©tang, je faisais du vĂ©lo, et le soir jâentendais Ă la radio Ă Saint-Tropez. Et bien que je ne boive pas et que je ne danse pas beaucoup, ça me faisait formidablement envie, et moi jâĂ©tais coincĂ© Ă Saint-Fargeau. LâidĂ©e dâĂȘtre coincĂ© lĂ me tuait et je nâaurais jamais pu mâoccuper de Saint-Fargeau. Mais jâai vu la peine que ça faisait Ă ma mĂšre. Ma mĂšre Ă©tait nĂ©e lĂ , sa mĂšre Ă©tait nĂ©e lĂ et morte lĂ , son arriĂšre grand-mĂšre Ă©tait nĂ©e lĂ et morte lĂ , et ça continuait comme çaâŠGQ Et quâest devenu Saint-Fargeau ?JdO Ce sont des Ă©tudiants qui lâont repris. Un type qui sâappelle Guyot et qui le fait vivre en faisant visiter le chĂąteau. Câest vrai que les visites ont explosĂ© en partie grĂące auâŠGQ Au livre puis au tĂ©lĂ©film, Au plaisir de Au plaisir de Dieu a Ă©tĂ© un grand succĂšs puis ensuite il y a eu le tĂ©lĂ©film de Mazoyer, que jâai adorĂ©, qui est un type charmant. Et ça a Ă©tĂ© un succĂšs. Il nây avait que deux chaĂźnes Ă cette Oui, je sais. Je lâai vu quand jâĂ©tais Quand jâĂ©tais directeur au Figaro, câest vieux, câĂ©tait il y a 30 ans, pas si vieux que ça, il nây avait pas de tĂ©lĂ©phones portables. Il y avait deux chaĂźnes seulement et on a fait 76% dâ Tout le monde regardait La France Cela faisait penser au GuĂ©pard, un GuĂ©pard Mon vieux, on a demandĂ© Ă Burt Lancaster de faire le grand pĂšre et il a acceptĂ©. Il a demandĂ© comme salaire 5 fois le budget initial. On a demandĂ© Ă Laurence Olivier, qui a acceptĂ©, qui a demandĂ© 3 fois le budget⊠En dĂ©sespoir de cause on a trouvĂ© le type qui meurt au dĂ©but dâun film que jâadore qui est Les tontons flingueurs, Jacques Dumesnil. Tout le monde critiquait ce choix mais il a Ă©tĂ© Ce nâest pas sur la dĂ©cadence mais sur lâarrivĂ©e de la modernitĂ©. Câest la fin dâune certaine Le grand complot de la modernitĂ© comme dit Michel Mohrt. En un sens, câest lâinverse de 99 Une autre cause de votre Ă©ventuelle mĂ©lancolie, câest que vous ĂȘtes un auteur mĂ©taphysique, et ça, dans tous les livres. Vous ĂȘtes quelquâun qui finalement regrette de ne pas parvenir totalement Ă croire en Attends, il faut que je dise deux petites choses. Dâabord, je passe pour un Ă©crivain catholique, câest une imposture, je ne suis pas un Ă©crivain catholique, je suis agnostique, ce qui ne veut pas dire Vous savez que vous ne savez Et câest trĂšs douloureux. Et la deuxiĂšme chose quâon mâa beaucoup dite âvous avez beaucoup Ă©crit de livres sur Dieu, finalement, est ce que vous y croyez, oui ou non ?â. Jâai Ă©crit que je ne pouvais pas dire si jây crois ou pas, on ne peut pas savoir. Nous sommes dans le temps comme les poissons sont dans lâeau. Les poissons ne pensent pas quâil y a une autre possibilitĂ© que dâĂȘtre dans lâeau et nous nâavons dâautre possibilitĂ© que dâĂȘtre dans le temps. Or, nous sortirons du temps pour entrer dans lâĂ©ternitĂ©, ça câest sĂ»r. Nous serons tous dans lâĂ©ternitĂ©. Enfin nous nây serons plus puisque nous ne serons plus. Mais quelque chose de nous aura passĂ© dans lâĂ©ternitĂ©, ne serait ce que notre souvenir. Et toute la question est de savoir si cette Ă©ternitĂ© a un sens ou si elle nâen a Est-ce que ce nâest pas la littĂ©rature lâaccĂšs Ă lâĂ©ternitĂ©, dâune certaine façon. Votre Dieu, câest la littĂ©rature. Finalement les choses sont simples. Il suffit de mâappeler et je vous explique Je vais te rĂ©pondre sincĂšrement. Dieu sait que jâai aimĂ© les livres, mais la littĂ©rature ce nâest pas grand chose Ă cĂŽtĂ© de Dieu. La seule chose câest quâon ne sait pas sâil existe. Tu sais, la formule juive que jâaime tellement câest âce quâil y a de plus important câest Dieu, quâil existe ou quâil nâexiste pas.âGQ Il y a aussi une jolie parabole avec les rabbins et le cocher dans le livre. Elle est bien, vous ne voulez pas me la raconter celle-lĂ ?JdO Elle est merveilleuse. Câest le grand rabbin qui revient dâun enterrement, il a fait un discours magnifique et son assistant lui dit âMagnifique Rabbinâ, et le rabbin lui dit âquâest ce que je fais, rien du tout, je ne suis rienâ, et son assistant se prend la tĂȘte dans les mains en criant âmais si vous nâĂȘtes rien, alors que suis-je moi ? lâombre de rienâ et son second assistant dit Ă son tour âmais câest horrible, si vous deux nâĂȘtes rien alors moi je suis encore moins que rien, je ne suis que poussiĂšreâ et le cocher tout Ă coup sâarrĂȘte, se retourne, les larmes coulent sur son visage, et lui dit âsi le grand rabbin nâest rien, que son premier assistant est moins que rien et que son second nâest que poussiĂšre, quâest ce que je suis moi pauvre cocher ?â et on entend la voix du rabbin assis dans la calĂšche qui sâĂ©crie âmais pour qui il se prend celui-lĂ !â Câest une histoire Rires. Mais je pense quand mĂȘme que votre vrai Dieu a Ă©tĂ© la Oui, mon Dieu est la littĂ©rature. La seule choseâŠGQ Câest la chose en dehors des choses matĂ©riellesâŠJdO Dans le temps, dans le temps ! Pour la durĂ©e de ma vie, oui. Mais pour lâĂ©ternité⊠Ăa nous fera une belle jambe dans lâĂ©ternitĂ©, dâavoir Ă©tĂ©, mĂȘme, de grands Est ce que vous lisez encore vos contemporains ? Jâai lu dans ce livre que vous disiez âLa littĂ©rature vivante je lâenvoie se faire foutre avec beaucoup de gaietĂ©â.JdO Jâavais mis âLa littĂ©rature vivante contemporaine, je lui chie dessusâ. Et mon Ă©ditrice mâa dit vous ne pouvez pas mettre âje lui chie dessusâ et jâai dit âquâelle aille se faire foutreâ, voilĂ âŠGQ Dernier film vu ?JdO Jâen ai vu un hier, formidable, sur TCM, de Billy Wilder, Assurance sur la mort. Avec Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson sur un scĂ©nario de James M. DerniĂšre chanson Jâen ai entendu une tout Ă lâheure de quelquâun que jâaime, que jâai toujours bien aimĂ©âŠGQ Carla Bruni ?JdO Je dois dire que je la connaissais un peu, je ne lâavais pas revue, et un jour dans une voiture, ma fille mâa fait entendre une chanson pour RaphaĂ«l et jâai trouvĂ© ça trĂšs Et vous trouvez quâelle a une bonne influence sur son mari ?JdO Moi je crois. Je crois quâelle lui a retirĂ© un peu de beautĂ© bling-bling, je crois quâelle est trĂšs bonne Ă Oui, parce quâil aurait pu faire beaucoup de tort Ă Neuilly Ă force. Il ne faut pas que Neuilly soit trop Neuilly doit ĂȘtre horrifiĂ© par Sarkozy. Il y a quelquâun dâautre que jâaime beaucoup Ă©videmment, câest Julien Qui sâest fait tatouerâŠJdO âMarcel Duchampâ sur une Ă©paule, âJean dâOrmessonâ sur lâautre. Et je trouve que câest trĂšs bien, ce quâil Le dernier restaurant oĂč vous ayez dĂźnĂ© ?JdO Pendant des annĂ©es, jâai Ă©tĂ© dĂ©jeuner au restaurant avec des dames. Je crois que le meilleur restaurant de Paris, qui nâest pas donnĂ© dâailleurs, câest le Ah, câest trĂšs bien. Et Ă dĂ©jeuner câest trĂšs Et il y a beaucoup de bruit, mais je vais souvent lĂ avec Michel Un bel hĂŽtel que vous pourriez me conseiller ?JdO Jâai adorĂ© les hĂŽtels. Jâaurais pu vivre dâhĂŽtel en hĂŽtel. Jâaime les grands hĂŽtels, jâaime beaucoup le Ritz, le Bristol, le Beau Rivage Ă Lausanne, qui Ă©tait si cher Ă Nabokov. Les Trois Rois Ă BĂąle. PrĂ©cipite toi ! Va voir la Fondation Beyeler et va aux Trois Rois. Sinon il y a des tas de palaces Ă Ravello, en Italie. Le Caruso Belvedere Ă Ravello. Ăa ce sont des grands hĂŽtels mais il y a de petits hĂŽtels qui sont charmants. JâhĂ©siteâŠGQ Attention, il ne faut pas trop donner les bons plans oĂč lâon veut ĂȘtre tranquille. Donnez en juste un ! AllezâŠJdO A Symi, il y a de tout petits hĂŽtels merveilleux. Une Ăźle grecque, proche de la cĂŽte turque. La plus mĂ©ridionale des Ăźles grecques sâappelle Kastellorizo. Il y avait 20 000 habitants et 18 000 sont partis pour lâAustralie parce quâils nâavaient pas de travail. Il reste donc 2000 habitants et il y a un petit hĂŽtel qui correspond Ă 2000 habitants et qui est quelque choseâŠGQ Mais il faut prendre deux avions, trois bateauxâŠJdO Il faut faire Paris-AthĂšnes, AthĂšne-Rhodes, Rhodes- Kastellorizo, ça prend trois jours !GQ Vous vous habillez oĂč ?JdO De temps en temps je mâhabille en jean, et de temps en temps, je fais une folie, je prends⊠Ce quâil y a de mieux !GQ Câest quoi ? Charvet ? Hilditch ?JdO Oui, Charvet, Hilditch. Il faut un costume de Ah voilĂ . En mĂȘme temps, il ne faut pas trop le dire, il faut que ça reste secret. Votre parfum ?JdO âŠ..GQ Voyons Jean, vous ĂȘtes un sex-symbol, les filles rĂȘvent de vous. Il me faut le parfum Jean dâ Jâavais une eau de toilette qui Ă©tait LâEau de Lanvin. Et LâEau de Lanvin a disparu et Bernard Lanvin continuait pour moi la production. Pour moi et pour quelques autres, il a continuĂ© pendant 10 Vous dites que la seule chose que vous retiendrez de toute votre vie câest un escalier blanc et bleu dans les Pouilles. Je relis la fin de votre dernier livre âJâai aimĂ© lâeau, la lumiĂšre, le soleil, les matins dâĂ©tĂ©, les ports, la douceur du soir dans les collines, et une foule de dĂ©tails sans le moindre intĂ©rĂȘt, comme cet Olivier trĂšs rond dont je me souviens encore dans la baie de Fethiye.. â Câest oĂč ?JdO Fethiye, câest sur la cĂŽte Turque entre Antalya et Bodrum. Il y a une baie sublime avec un olivier Dâaccord. Bodrum câest le Saint-Tropez Non, câest sauvage comme Plus Antalya, oui, mais pas cette baie-lĂ . Et lâescalier blanc et bleu existe dans le Pouilles. Je ne me souviens plus si câest Ă Ostuni ou Ă Villa FrancaGQ Donc je me suis trompĂ©. Moi, je pensais Ă Tricase Porto. Câest un petit village au bord de la A cĂŽtĂ©. Vous connaissez les Pouilles ?Le tĂ©lĂ©phone sonne. Il prend Câest une charmante personneGQ Mais je veux en savoir plus. Mais ça ne sâarrĂȘte donc jamais ?JdO Si ça sâ Il y a quand mĂȘme un moment oĂč lâon se calme ?JdO Il reste des amies qui ont On suscite la pitiĂ© ?JdO Regarde lâĂ©tat dans lequel est François Câest vrai ? Jâai lu ses livres sur Il ne quitte plus lâhĂŽpital Il ne peut plus rentrer chez lui. Parles avec eux et tu te dis que tout va bien. Et puis tout dâun coup tout Câest Alzheimer ?JdO Quand ce nâest pas Alzheimer, câest une maladie du langage oĂč les mots viennent les uns Ă la place des Câest fou pour un Ă©crivain, de ne plus connaĂźtre les Câest Il faut avoir de la chance en fait, la chance de passer au Ă travers la haine, Ă travers la maladie, Ă travers les Et dâessayer de nâen dĂ©clencher aucune. Est-ce que ce nâest pas quand on a eu de la chance au dĂ©part quâon est finalement un peu abritĂ© ?JdO Jâai eu Ă©videmment une enfance protĂ©gĂ©e⊠On ne peut pas faire lâĂ©conomie de la rĂ©volte. Et tu vois bien que moi, nâayant pas Ă©tĂ© fasciste, nâayant pas Ă©tĂ© trotskiste, je me suis dit quâil fallait se rebeller dâune façon ou dâune autre et je suis parti avec ma cousine ! CâĂ©tait pour marquer mon indĂ©pendance. On ne peut pas faire lâĂ©conomie de la rĂ©volteâŠGQ Câest ça en fait ! Câest un Ă©lĂ©ment central de votre vie dont vous ne parlez que Je lâai cachĂ©, cachĂ©, cachĂ©âŠGQ Ta rĂ©volte câĂ©tait de foutre une espĂšce dâĂ©norme bordel dans la Jâai foutu le bordel dans la famille. Tout le monde Ă©tait en larmes. On a dit aux enfants que jâĂ©tais mort. Parce quâon nâallait pas leur expliquer ça⊠Et 20 ans aprĂšs, il y a 20 ans, je vois des neveux qui me disent âOncle Jean, vous vivez !âGQ Mais ils nâavaient pas vu la tĂ©lĂ© ou quoi ?JdO Mais ils Ă©taient tout petits, ils avaient 5 ou 6 ans et quand ils ont eu 18 ans ils ont compris que je Câest fou cette histoire. Parce que vu de lâextĂ©rieur, ça ne semble pas si grave. Ce sont des histoires trĂšs romanesques. Dâautres partent avec la sĆur de leur Ca câest un peu plus Lâamour est plus fort que tout. Et si cette histoire avec âCâ nâa pas marchĂ©, je pense quâil ne fallait pas hĂ©siter une seconde. Dâailleurs on ne les prend pas, câest comme ça ! On crĂšve derniĂšre question, câĂ©tait la fameuse question dâArthur Cravan Ă Gide Monsieur dâOrmesson, oĂč en sommes nous avec le temps ?JdO Evidemment, câest Et vous connaissez la rĂ©ponse de Gide ? Il donne lâ Il donne lâheure !GQ âil est six heures moins le quartâ. Il paraĂźt que câest inventĂ© par Si câest inventĂ©, câest trĂšs brillant aussi.
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Aussi merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous ! « Je veux dire Ă chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie dâĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. » - Jean DâOrmesson
Le train de ma vie A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents. On croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme Ă©ventuellement lâamour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins grand. Dâautres seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau revoir et dâadieux. Le succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs Ă ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous.» ⏠Jean dâOrmesson aurait eu 97 ans ce 16 juin, lâĂ©crivain nous a quittĂ©s le 5 dĂ©cembre 2017. EnvoyĂ© par un ami A. D merci beaucoup
. 77 128 362 364 217 219 190 68
jean d ormesson le train de la vie