En2009, il publie coup sur coup deux ouvrages, L'Enfant qui attendait un train, un album jeunesse, et Saveur du temps, le deuxiĂšme tome de ses chroniques au Figaro. En avril 2015, Jean d'Ormesson rejoint la prestigieuse collection de la « PlĂ©iade ». À prĂšs de 90 ans, il est le seiziĂšme auteur Ă  y entrer de son vivant, aprĂšs le poĂšte
Table des matiĂšres OĂč est enterrĂ© Jean d'Ormesson ? Qui Ă©tait la femme de Jean d'Ormesson ? Pourquoi tout le monde aime voyager ? Quel est votre train de vie ? Quel est le but de votre voyage ? Pourquoi voyager dans un autre pays ? OĂč est enterrĂ© Jean d'Ormesson ? cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise Chapelle funĂ©raire de la famille d'Ormesson au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise division 56, dans laquelle Jean ne repose pas. Qui Ă©tait la femme de Jean d'Ormesson ? Françoise BĂ©ghinm. Jean d'Ormesson/Épouse Pourquoi tout le monde aime voyager ? DĂ©couvrir le monde en voyageant aide Ă  mieux gĂ©rer ses problĂšmes, Ă©chapper Ă  un quotidien stressant ou oppressant mais aussi Ă  faire Ă©voluer sa façon de voir la vie pour soi-mĂȘme et pour les autres. Quel est votre train de vie ? DĂ©finition le train de vie contraint dĂ©signe le montant qui permet d'assurer vos dĂ©penses vitales ou obligatoires, sans aucun “extra”. Mais votre train de vie contraint n'est pas figĂ©. Il est fonction de votre situation actuelle votre logement, vos engagements, vos habitudes
 Quel est le but de votre voyage ? Le voyage permet en effet de faire le point sur sa vie, sur ce que l'on veut mais aussi ce que l'on ne veut plus
 Rien de mieux que d'ĂȘtre loin de notre zone de confort pour apprendre Ă  se connaĂźtre soi-mĂȘme et avoir une idĂ©e bien plus prĂ©cise de ce que l'on souhaite accomplir dans sa vie. Pourquoi voyager dans un autre pays ? Parcourir le monde et voyager d'un point Ă  l'autre de la planĂšte permet de dĂ©couvrir de nouvelles cultures captivantes, d'en apprendre davantage sur des croyances ancestrales et d'entendre des histoires de vie fascinantes de la bouche de gens qui vivent rĂ©ellement dans ces environnements diffĂ©rents.
14aoĂ»t 2018 - Je vous invite Ă  lire ce magnifique texte de Jean d’ Ormesson qui nous invite Ă  aller Ă  l’essentiel, vivre au prĂ©sent, choisir la paix, exprimer notre gratitude, pardonner et apprĂ©cier celles Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les rĂ©sultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flĂšches Haut et Bas pour vous dĂ©placer et la
De La douane de mer Ă  Mon dernier rĂȘve sera pour vous, une biographie sentimentale » de Chateaubriand, en passant par Un jour je m’en irai sans avoir tout dit, sa voix n’a jamais cessĂ© de rĂ©sonner. En une quarantaine de livres, il n’a jamais cessĂ© de dire son Ă©tonnement d’exister, de deviser devant les beautĂ©s et les mystĂšres du monde. Comme il l’avait prĂ©dit, Jean le Bienheureux » n’avait pas tout dit. On le constate avec Sophie des DĂ©serts, longtemps journaliste au Nouvel Observateur avant de travailler Ă  l’édition française du Vanity Fair, Ă  qui il a ouvert ses portes pendant trois ans avant de disparaĂźtre. Elle signe, avec Le dernier roi soleil, un portrait intime » Ă  la fois sans complaisance et bienveillant consacrĂ© Ă  l’auteur de l’Histoire du Juif errant. Jean Bruno Wladimir François de Paule LefĂšvre d’Ormesson naĂźt le 16 juin 1925 Ă  Paris dans le 7e arrondissement. Fils et neveu d’ambassadeurs devenu normalien et agrĂ©gĂ© de philosophie, mouton noir d’une famille de l’aristocratie française, il a choisi la littĂ©rature plutĂŽt que la diplomatie ou les affaires, avant d’épouser Ă  37 ans l’une des trois filles du richissime industriel et homme d’affaires Ferdinand BĂ©ghin. En 1971, aprĂšs cinq romans passĂ©s un peu inaperçus, il connaĂźt son premier succĂšs avec La gloire de l’Empire, couronnĂ© par le Grand Prix du roman de l’AcadĂ©mie française. Sa verve et sa grande culture en font une formidable bĂȘte cathodique — il sera invitĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision par Bernard Pivot 26 fois en 28 ans. Il Ă©tait ce que l’on appelle, dans le monde de l’édition française, un bon client ». EntrĂ© Ă  l’AcadĂ©mie française en 1973, Ă  48 ans, dans le fauteuil de Jules Romains, mort l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il est parachutĂ© directeur du quotidien de droite Le Figaro, qu’il va diriger de peine et de misĂšre pendant trois ans Ă  partir de 1974 — malgrĂ© une expĂ©rience en journalisme presque inexistante. MallĂ©able gaulliste europĂ©en », il a pu ĂȘtre proche de François Mitterrand, soutenir sans rĂ©serve Nicolas Sarkozy, jouer du coude pour faire entrer la premiĂšre femme Ă  l’AcadĂ©mie française, Marguerite Yourcenar, prĂȘcher Ă  la fois pour François Fillon et faire l’éloge d’Emmanuel Macron. Un parfum d’Ancien RĂ©gime MĂȘlĂ© Ă  l’amidon de ses chemises, un parfum d’Ancien RĂ©gime flottait autour du personnage. De retour d’un court sĂ©jour au Rwanda en 1994, il Ă©crira dans Le Figaro S’il faut tirer une leçon du Rwanda, c’est que les hommes sont tous coupables et qu’ils sont tous innocents. » Personnage complexe et sĂ©duisant, hĂ©doniste un peu myope, Jean d’Ormesson Ă©tait habile Ă  louvoyer, capable de ne rien dire sans en avoir l’air. Comme une sorte de grand courtisan, l’homme semblait ne se sacrifier qu’à un seul principe briller, tirer des ficelles et jouir de tout ce que la vie pouvait lui offrir. Vivre est une occupation de tous les instants. Une expĂ©rience du plus vif intĂ©rĂȘt. Une aventure unique. Le plus rĂ©ussi des romans. — Jean d’Ormesson Entre sa maison de Neuilly, riche ville en banlieue de Paris, les dĂ©jeuners en ville, les jeux de coulisses, son poste Ă  l’UNESCO, les parades de sĂ©duction, le ski dans les Alpes, les bains de soleil et les Ă©tĂ©s en Corse, les virĂ©es avec son ami Gianni Agnelli — le grand patron de Fiat —, son besoin de sĂ©duction compulsive semble avoir Ă©tĂ© plus fort que tout L’amour a Ă©tĂ© la grande affaire de mon existence », avoue-t-il Ă  Sophie des DĂ©serts, avant d’ajouter Peut-ĂȘtre mĂȘme la seule. » Bien qu’il fut rĂ©putĂ© volage et papillonnant, il n’a jamais vraiment dĂ©sertĂ© le domicile conjugal, raconte sa biographe. Sa relation avec Malcy Ozannat, devenue son Ă©ditrice attitrĂ©e depuis leur rencontre en 1974, Ă©tait un secret de Polichinelle. Se raconter sans rien dire Que l’on apprĂ©cie ou non l’écrivain, l’un des rares auteurs Ă  ĂȘtre entrĂ©s de leur vivant dans la prestigieuse BibliothĂšque de la PlĂ©iade chez Gallimard avec Gide, Malraux, Sarraute et Kundera, entre autres, Le dernier roi soleil, en plus d’ĂȘtre remarquablement bien Ă©crit, est aussi un fascinant portrait de classe et d’époque. Pour la plupart, ses derniers livres n’étaient souvent qu’une enfilade de lieux communs, d’interrogations existentielles aussi lĂ©gĂšres que consensuelles. Personnage onctueux Ă  l’égoĂŻsme solaire », il maĂźtrisait comme personne l’art presque perdu de la conversation, brillant pour se raconter sans rien dire » ; depuis longtemps, son Ɠuvre donnait l’impression d’ĂȘtre le prolongement de sa propre respiration. Un hosanna sans fin n’y fait pas exception. Sorte de livre-testament », c’est un petit ouvrage auquel il travaillait encore avant d’ĂȘtre foudroyĂ© d’une crise cardiaque et de mourir entre les bras de son fidĂšle majordome Olivier en dĂ©cembre 2017, Ă  l’ñge de 92 ans. Vivre est une occupation de tous les instants, Ă©crit-il. Une expĂ©rience du plus vif intĂ©rĂȘt. Une aventure unique. Le plus rĂ©ussi des romans. » Plus loin Comme c’est curieux ! Les croyants se font tuer pour ce qu’ils croient plus volontiers que les savants pour ce qu’ils savent. » J’écris comme je pisse », avoue Jean d’Ormesson Ă  Sophie des DĂ©serts au cours de l’une de leurs conversations. Faux modeste ou vrai lucide ? On ne le saura jamais vraiment, l’écrivain a emportĂ© avec lui son secret. À voir en vidĂ©o
LamĂȘme sociĂ©tĂ© qui abhorre le bourreau professionnel n'Ă©prouve aucun dĂ©goĂ»t pour le bourreau gentleman . Souvenirs de la maison des morts p295 - DostoĂŻevski. Votre commentaire sur cette citation. Contribuer. 200 000 citations proverbes et dictons avec Dicocitations le dictionnaire des citations. Chaque citation exprime les opinions de son
01 lundi Nov 2021 La Toussaint, fĂȘte de joie pour les chrĂ©tiensĂ  la veille du Jour des DĂ©funts. Fra Angelico – 1423-1424 Partageons ce poĂšme de Jean D’Ormesson A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit qu’ils voyageront toujours avec Ă  une station, nos parents descendront du train,nous laissant seuls continuer le voyage
Au fur et Ă  mesure que le temps passe,d’autres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants,mĂȘme l’amour de notre dĂ©missionneront mĂȘme l’amour de notre vieet laisseront un vide plus ou moins seront si discretsqu’on ne rĂ©alisera pas qu’ils ont quittĂ© leurs voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes,de bonjours, d’au-revoir et d’ succĂšs est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagerspourvu qu’on donne le meilleur de ne sait pas Ă  quelle station nous vivons heureux, aimons et pardonnons !Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs Ă  ceux qui continuent leur voyage
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci d’ĂȘtre un des passagers de mon si je dois descendre Ă  la prochaine station,je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !Je veux dire Ă  chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’ĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. »
Unemétaphore à la portée de tous.Acordam voys acvompagbe et vous aide à gérer vos déséquilibres émotionnels.Hypnose, méditation; marche, libération de la pa
Dans ce texte, Jean d’Ormesson prend l’image d’un train pour parler de la vie et des grands Ă©vĂ©nements qui la rythment. A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă  une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage
 Au fur et Ă  mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, mĂȘme l’amour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme l’amour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne rĂ©alisera pas qu’ils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoirs et d’adieux. Le succĂšs est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă  quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage
 Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’ĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă  la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec toi ! » Jean d’ Ormesson
HenriGourdin est parti sur les traces d'Audubon et nous donne de sa vie et de son oeuvre un double Ă©clairage : le peintre des oiseaux est un reprĂ©sentant Ă  la fois d'un certain romantisme d'inspiration français et du sentiment Ă©cologiste en train de naĂźtre. Est-ce si Ă©tonnant quand on sait, comme le rĂ©sumait Jean d'Ormesson, que le romantisme, “As far back as I can remember, I’ve always wanted to be Jean d’Ormesson.”Jean d’Ormesson m’a eu Ă  l’usure. Du plus loin qu’il me souvienne, je l’ai toujours vu partout. Ses livres Ă©taient dans la bibliothĂšque de ma mĂšre, il passait Ă  “Apostrophes” tous les vendredis, je le croisais chez le pĂšre d’Édouard Baer, j’ai mĂȘme dĂźnĂ© chez lui quand sa fille vivait avec mon Ă©diteur. Il me semble qu’il a incarnĂ© depuis 40 ans ce que doit ĂȘtre un Ă©crivain français quelqu’un de brillant, aristocratique et Ă©lĂ©gant, qui dit du mal de lui-mĂȘme et publie toujours le mĂȘme livre. L’AcadĂ©micien nous a reçu dans son hĂŽtel particulier de Neuilly-sur-Seine, situĂ© Ă  deux cent mĂštres de l’endroit oĂč je suis nĂ©. Je ne dis pas cela pour me vanter de mes origines sociales mais pour expliquer cette discussion en forme de retour aux sources, cette conversation mondaine qui tourne au bilan. Je considĂšre que Jean d’Ormesson est injuste avec lui-mĂȘme. C’est un faux paresseux, un faux dandy, allez savoir, peut-ĂȘtre mĂȘme un vrai Whisky ? Porto ? Vodka ?GQ Je veux bien un whisky avec deux glaçons. C’est gentil. J’ai lu que vous avez Ă©tĂ© Ă  Louis Le Grand, oĂč j’étais Ă©lĂšve en seconde, premiĂšre et terminale, quelques annĂ©es aprĂšs vous. Est-ce que vous avez des souvenirs de mon lycĂ©e ?JdO Oui. Je dois vous dire que je n’ai jamais Ă©tĂ© Ă  l’école. Je ne sais pas ce que c’est que l’école. Mon pĂšre Ă©tait diplomate et m’a traĂźnĂ© derriĂšre lui comme une valise en Allemagne, en Roumanie, au BrĂ©sil. Et jusqu’à 15 ans je n’ai pas Ă©tĂ© Ă  l’ Vous avez eu la mĂȘme enfance qu’AmĂ©lie Nothomb, dont le pĂšre est Exactement. Et Ă  15 ans, je suis rentrĂ© pour quelques mois Ă  Paris et j’étais Ă  Louis le Grand, j’avais 14 ans, j’étais en seconde. Et c’était en 1938 je Et aprĂšs vous ĂȘtes allĂ© Ă  Henri J’y suis restĂ© quelques mois et ceux dont je me souviens le mieux, c’est mon professeur de Français et surtout mon professeur d’Histoire. Mon professeur d’Histoire Ă©tait quelqu’un de trĂšs cĂ©lĂšbre. C’était Bidault. Et j’aimais beaucoup Bidault qui Ă©tait directeur de l’Aube et Ă©tait trĂšs anti-Munichois. C’était en 1938 et moi Ă  13 ou 14 ans, j’étais aussi trĂšs anti-Munichois. Et j’ai retrouvĂ© Bidault beaucoup plus tard en 1944, Ă  la libĂ©ration de Paris. Mon frĂšre Ă©tait dans la RĂ©sistance et il m’a dit “à 17, 18 ans, tu pourrais faire quelque chose”. On m’a donnĂ© une mitraillette que l’on m’a retirĂ© aussitĂŽt vu l’usage que j’en faisais. Et on m’a donnĂ© Ă  porter les brassards avec la croix de Lorraine. Et j’arrive Ă  Saint-François Xavier, mon sac tombe et tous les brassards se rĂ©pandent par terre. Je me suis dit que j’allais ĂȘtre fusillĂ©, puis les Allemands sont passĂ©s et n’ont rien vu, les passants m’ont aidĂ© Ă  reprendre le sac et j’ai Ă©tĂ© porter tout ça Ă  un chef de la RĂ©sistance inconnu, j’ai aussitĂŽt reconnu Bidault qui se souvenait de moi. Donc Bidault a Ă©tĂ© mon MaĂźtre Ă  Louis le Grand et j’ai prĂ©parĂ© Normale Ă  Henri JMG Le ClĂ©zio vient d’avoir le Prix Nobel de LittĂ©rature, personnellement, je trouve ses livres trĂšs emmerdants. Est-ce que vous ne pensez pas que c’est une punition de la lĂ©gĂšretĂ©, que ce soit toujours des auteurs trĂšs sĂ©rieux, trĂšs corrects politiquement, qui aient le Prix Nobel, et jamais des gens lĂ©gers ?JdO D’abord, je vais vous dire, je suis trĂšs content de ce Prix Nobel parce que conformiste comme je suis, je suis trĂšs content que la France ait eu le Prix Nobel. La culture française a Ă©tĂ© attaquĂ©e en AmĂ©rique et voilĂ  que nous avons deux Prix Nobel, c’est formidable. Un en mĂ©decine, l’autre avec Le ClĂ©zio en littĂ©rature, c’est Ă©patant. Il succĂšde Ă  une lignĂ©e trĂšs brillante qui commence par Sully Prudhomme, le premier Prix Nobel, et le dernier est Claude Ensuite il y a eu Gao Xingjian, naturalisĂ© français. Ce n’est pas non plus un joyeux Ceux de Prudhomme et de Claude Simon, ce n’est pas ma tasse de thĂ©. Mais je suis probablement beaucoup plus consensuel que vous. J’avais lu “Le procĂšs-verbal” avec beaucoup de plaisir. D’abord, Le ClĂ©zio est trĂšs beau
GQ Vous Non, il est mieux que Un genre de Viggo Mortensen en plus vieux et Alors je suis comme vous, je pense qu’il n’y a pas de grands Ă©crivains sans lĂ©gĂšretĂ©. Je prends des exemples tout de suite naturellement, CervantĂšs est trĂšs trĂšs drĂŽle, HomĂšre, on ne va pas dire que l’OdyssĂ©e c’est pas amusant ! C’est formidablement amusant. Rabelais c’est amusant, je soutiens que Chateaubriand, c’est amusant
GQ Et Proust aussi
JdO Quant Ă  Proust, dont les gens disent souvent qu’il est ennuyeux, je ne peux pas lire Proust sans Ă©clater de rire ! C’est trĂšs drĂŽle. Il y a une exception de quelqu’un que j’aime beaucoup et qui n’est pas trĂšs drĂŽle, c’est Marguerite Yourcenar. Mais il y a beaucoup d’écrivains, eux, qui exagĂšrent. Je me rappelle que, je ne sais plus Ă  propos de qui, on avait proposĂ© pour un prix ou pour une Ă©lection Ă  l’AcadĂ©mie, et je me souviens que quelqu’un avait dit, Ă  propos de Claudel “c’est trĂšs bien, c’est trĂšs bien, mais il insiste trop sur le cĂŽtĂ© emmerdant.”GQ Alors Le ClĂ©zio c’est une littĂ©rature trĂšs trĂšs sĂ©rieuse
GQ Ma thĂšse c’est qu’on punit la lĂ©gĂšretĂ©. On la paie trĂšs cher la lĂ©gĂšretĂ©. Et en fait quand on vous lit, on voit que vous n’ĂȘtes pas du tout un Ă©crivain lĂ©ger, qu’en rĂ©alitĂ© c’est dans la vie que vous mettez un peu de superficialitĂ©, de frivolitĂ©, mais que vous avez fait Normale Sup rue d’Ulm, que vous ĂȘtes agrĂ©gĂ© de philosophie, et vos livres parlent de Dieu, de la mort, de mĂ©taphysique
 Vos livres sont plus sĂ©rieux que vous ne le laissez paraĂźtre !JdO Je vais me vanter un peu on disait Ă  quelqu’un que j’admire beaucoup, et que vous admirez sĂ»rement beaucoup aussi, qui est Toulet. On disait Ă  Toulet “ce que vous faites est lĂ©ger.” Et Toulet rĂ©pondait “lĂ©ger, lĂ©ger, bien sur lĂ©ger comme de la cendre.” C’est un Ă©crivain qui a Ă©tĂ© trĂšs oubliĂ© et on a Ă©tĂ© quelques uns Ă  le faire revivre. Je pourrais vous citer du Toulet
GQ 
 Toute l’aprĂšs midi ? Mais on a pas le temps parce que vous avez un rendez-vous aprĂšs. Qu’est ce que c’est d’ailleurs que ce rendez-vous qui est plus important que notre entrevue ?JdO Il n’y a pas de rendez-vous plus important que notre entrevue, mais ce sont des radios et des tĂ©lĂ©s. Je suis en train de me livrer Ă  ce que vous connaissez, qui est la Est ce qu’il faut faire de la promotion ? Certains auteurs ne la font pas du J’admire assez Le ClĂ©zio ou Modiano qui ne font rien. Les gens disent que j’adore la tĂ©lĂ©vision, ce n’est pas vrai, je n’adore pas ça. Mais quand j’y suis, je ne vais pas bouder. Les gens sont d’une gentillesse Mais le danger c’est qu’ils sont tellement gentils que l’on pourrait passer sa vie Ă  aller sur tous les plateaux expliquer qu’on est un Mais ce que je ne comprends pas chez Bernard-Henri LĂ©vy, que j’aime bien, et chez Houellebecq, c’est qu’ils disent qu’ils sont persĂ©cutĂ©s. Ils ne sont pas persĂ©cutĂ©s, si ?GQ Non, mais trĂšs attaquĂ©s, beaucoup plus que Contrairement Ă  Bernard-Henri LĂ©vy, que j’aime bien, qui est charmant, je ne pense pas que la littĂ©rature soit une guerre. Je ne fais la guerre Ă  personne et je pense que la littĂ©rature est d’abord un plaisir. Un plaisir d’un niveau trĂšs Ă©levĂ©, un plaisir qui demande des efforts, un plaisir diffĂ©rent que d’aller jouer aux courses ou d’aller dans une boĂźte de nuit, mais c’est un Toulet a Ă©crit Ă  la Villa Navarre qui Ă©tait la maison de ma famille Ă  Pau. Et il a Ă©crit ce que j’ai aimĂ© le plus au monde les femmes, l’alcool et les paysages ». Et je trouve ça marrant que ce soit dans cet ordre lĂ . Vous ĂȘtes d’accord avec le premier et le dernier mais pas tellement l’alcool ?JdO Non pas l’alcool, mais vous savez, tous mes amis sont des C’est pour ça que vous me donnez un whisky pendant que vous buvez votre thĂ©, c’est trĂšs aimable. Et pourquoi tant de sobriĂ©tĂ© finalement, vous auriez pu ĂȘtre un alcoolique mondain ?JdO Je suis dĂ©jĂ  un homosexuel d’honneur. Je trouve ça Ca veut dire quoi “un homosexuel d’honneur” ?JdO J’ai trouvĂ© ça dans Paul Veyne, j’admire beaucoup Paul Veyne et il a Ă©crit un petit livre sur Michel Foucault. Il avait dĂ©cernĂ© Ă  Veyne le titre d’ “homosexuel d’honneur”.GQ C’est honorifique mais on n’est pas obligĂ© de Exactement. On n’est pas obligĂ© de pratiquer. J’ai Ă©crit trĂšs tard, aprĂšs 30 ans. Pas parce que je ne connaissais pas la littĂ©rature, mais parce que je la connaissais un peu et que j’avais du mal Ă  m’ajouter Ă  nos amis Ă  Flaubert, Ă  Stendhal, Ă  Proust, Ă  Aragon. Et puis, j’ai fini par Ă©crire sous les ricanements de nos camarades
GQ Et dans une indiffĂ©rence quasi J’ai commencĂ© parce que je voulais plaire Ă  une fille, donc je dĂ©pose mon manuscrit chez Gallimard
GQ C’est L’Amour est un plaisir ?JdO Oui. Et puis j’attends, j’attends, une semaine, pas de rĂ©ponse. J’ai appris aprĂšs qu’il fallait attendre trois mois. Et je vais le dĂ©poser en face chez Julliard un samedi soir, le dimanche matin le tĂ©lĂ©phone sonne et c’est Julliard qui me dit “C’est un chef d’Ɠuvre, c’est mieux que Sagan, on va faire un succĂšs formidable”. Ca n’a pas Ă©tĂ© un succĂšs formidable pour deux raisons. D’abord parce que c’était moins bien que Sagan et deuxiĂšmement parce que j’avais contre moi une grande puissance qui Ă©tait Le Figaro. On n’imprimait pas mon nom dans le Figaro parce que j’avais fait un article nĂ©gatif sur Pierre Brisson, qui Ă©tait, Ă  l’époque, le directeur du La fameuse phrase “on ne peut Ă  la fois ĂȘtre directeur du Figaro et avoir du talent” , qui est drĂŽle surtout quand on l’est devenu par la suite, directeur du C’est quand mĂȘme drĂŽle. Ce qui m’amuse dans la vie, c’est ça ! Je me fiche du patron du Figaro, et quelques annĂ©es aprĂšs, je le deviens ! Autre exemple la famille de ma mĂšre est ultra catholique, ultra conservatrice, et c’est dans cette famille-lĂ  que nĂ© Lepeletier de Saint Fargeau, qui est mon arriĂšre grand-pĂšre direct par les femmes, qui Ă©tait dĂ©putĂ© de la noblesse Ă  la Constituante, conventionnel, ami de Robespierre et il vote la mort du Roi. Et il est assassinĂ© le jour de l’exĂ©cution du Roi, le 21 janvier 93 par un garde du roi indignĂ© que quelqu’un qu’il avait vu si souvent Ă  Versailles ait votĂ© sa mort. Vous voyez les contradictions ?GQ Bien sur. Mais je reviens quand mĂȘme sur La gloire de l’Empire. Parce qu’on vous reproche d’écrire toujours le mĂȘme livre, et ce livre-lĂ , c’est peut-ĂȘtre votre chef d’Ɠuvre, un roman mĂ©connu, Ă  la Tolkien un peu, oĂč vous rĂ©inventez tout un monde, un pays avec des cartes gĂ©ographiques, une histoire fictive. Est-ce que finalement vous n’auriez pas eu peur d’ĂȘtre un Ă©crivain d’avant garde ? Est-ce que vous n’avez pas choisi le succĂšs pour ĂȘtre aimĂ©, par facilitĂ© ?JdO TrĂšs bonne question. J’avais donc Ă©crit ces livres chez Julliard. Et puis au bout de quatre livres qui n’avaient pas eu de succĂšs, j’ai Ă©crit un livre qui s’appelle Au revoir et merci, et ça voulait dire que j’ Vous pensiez honnĂȘtement arrĂȘter ?JdO Je le pensais. J’étais Ă  ce moment-lĂ  Ă  l’UNESCO oĂč je m’occupais de travaux culturels sur le plan international, des congrĂšs, des trucs comme ça, l’histoire, l’art, la philosophie 
 Et je me suis dit que ces sciences humaines feraient un formidable roman et j’ai Ă©crit un roman de 800 pages. Julliard est mort, Grasset me demandait un livre, donc j’ai Ă©tĂ© l’apportĂ© au neveu de Grasset qui s’appelait Bernard Privat, si vous l’avez connu. Il me dit “Tes premiers livres, c’était lĂ©ger, amusant, c’était bien. Celui-lĂ  c’est terrible, trĂšs dur Ă  lire, 800 pages, c’est difficile. On va le publier mais ne t’attends pas Ă  un grand succĂšs.” Furieux, je l’ai repris, je l’ai apportĂ© chez Gallimard et il a fait 300 000 exemplaires. Et j’ai Ă©tĂ© Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie, sur ce C’était en quelle annĂ©e ?JdO En A l’ñge de 47 ans. Ce qui a fait de vous le plus jeune Ă©crivain Ă©lu Ă  l Depuis le dĂ©but du siĂšcle, mais au 18Ăšme il y avait beaucoup de gens qui Ă©taient Ă©lu Ă  29 ans
GQ Enfin, 47 ans, c’est quand mĂȘme assez rare aujourd’hui. Ca veut dire que moi qui ai 43 ans, il faudrait que je me Oui, oui, vite, vite !!!GQ ĂȘtes-vous un incompris ? Pensez-vous qu’il y a un malentendu entre votre Ɠuvre et votre personne publique ?JdO Nous sommes tous incompris. Quand nous lisons les articles sur nous, naturellement quand ils sont mauvais nous sommes incompris et quand ils sont bons, souvent on se dit “ce n’est pas ça que je voulais dire.” Alors incompris je ne le suis sĂ»rement pas et je ne vous conseille pas de penser que vous l’ĂȘtes. Parlons un peu de vous. Voulez-vous qu’on fasse les choses croisĂ©es ?GQ Mais avec plaisir. Parlez-moi de moi s’il vous 99 francs, c’est quand mĂȘme
 Malraux parlait de l’irruption du roman policier dans la littĂ©rature avec Faulkner. Vous c’est l’irruption de la publicitĂ© dans la littĂ©rature. C’est un Ă©vĂ©nement sociologique et littĂ©raire. Vous savez, il n’y a pas de succĂšs qui n’ait pas un sens quand mĂȘme. Ce qui est vrai c’est qu’on ne sait pas ce que la postĂ©ritĂ© Ca c’est une de vos grandes angoisses ?JdO Oui, c’est une angoisse. J’aimerais que dans 30 ans, les jeunes gens lisent
GQ Dans 30 ans vous vivrez toujours, d’abord !JdO Vous connaissez la rĂ©ponse si belle de Woody Allen ? “Qu’est ce que vous voudriez que l’on dise de vous dans 100 ans ? Il est pas mal pour son Ăąge.” C’est pas merveilleux ?GQ Bon vous m’obligez Ă  lire la page 38 de Qu’ai-je donc fait ». À la page 38, vous dites “Qu’ai je donc fait ? La vie est dure, elle est cruelle. Il n’est pas exclu que la rĂ©ponse soit rien ! A dĂ©faut de gĂ©nie
”, autodĂ©nigrement par protection ?JdO Non, ce n’est pas de la fausse modestie. Je veux bien que l’on me dise que je suis insupportablement orgueilleux. C’est vrai que j’aurais voulu
 je ne suis pas complĂštement paranoĂŻaque, je sais que je ne suis pas Chateaubriand, ni Montaigne, ni Rimbaud. J’aurais beaucoup voulu ĂȘtre BarrĂšs, et je ne suis pas sĂ»r de l’ĂȘtre, c’est vrai, je ne suis pas sĂ»r de l’ Alors vous voyez, vous aussi, tout comme Bernard Henri LĂ©vy et Houellebecq, vous vous Non, je ne me plains pas du public et des mĂ©dias. Ils m’ont servi. Si je me plains de quelqu’un, c’est de moi. C’est moi qui n’ai pas fait un livre suffisamment achevĂ©, c’est moi qui n’ais pas travaillĂ© assez, je n’ai pas suffisamment de talent, je ne suis pas sĂ»r d’ĂȘtre Mauriac ou Anatole France. Ce serait merveilleux, ce serait un rĂȘve. Vous aussi je suppose ?GQ C’est sĂ»r que je pourrais signer “Le Culte du Moi” ! Non moi je voudrais recueillir vos conseils Ă  un jeune gandin, Ă  un pauvre type qui a eu du succĂšs trop tĂŽt et qui est angoissĂ© autant que vous. Qu’est ce qu’il faudrait pour ĂȘtre Ă  la fois lĂ©ger, rigolo, s’amuser, tout en arrivant Ă  se faire passer pour un Ă©crivain ?JdO C’est trĂšs difficile parce qu’à notre Ă©poque, et ça n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas, Ă  notre Ă©poque un Ă©crivain est malheureux. Il y a des Ă©crivains qui n’ont pas Ă©tĂ© malheureux, La Fontaine a toujours Ă©tĂ© lĂ©ger, Ă©blouissant, brillant. Rimbaud a changĂ© les Et Flaubert. Il faut souffrir ! Il faut rester seul !JdO Flaubert a changĂ© les choses. Je dirais que la crise de 29 a changĂ© les choses, le sida a changĂ© les Et la crise de 2008 encore Oui, 2008 va changer les choses. Et c’est un grand paradoxe, le bonheur est une espĂšce de contrepoison au temps. Dans cette Ă©poque oĂč il faut souffrir pour avoir du talent, c’est l’inverse, et c’est ce que j’appelle le cul de la fermiĂšre. C’est vrai que j’ai eu le beurre et l’argent du beurre, c’est-Ă -dire que j’ai eu une vie agrĂ©able, j’en ai profitĂ©, et en plus, je veux le cul de la fermiĂšre qui est la Vous dites “c’est foutu, toi comme moi FrĂ©dĂ©ric, tu souffriras toute ta vie, on ne te prendra jamais au sĂ©rieux parce que tu t’amuses trop”. C’est affreux ce que vous venez de me dire. Je suis fichu !JdO D’abord, mon cher FrĂ©dĂ©ric, tu as devant toi, je te tutoie, quelque chose de merveilleux devant toi, c’est vrai, tu as du temps devant toi. Et moi je n’ai plus beaucoup de temps. S’il y a une mĂ©lancolie en moi, c’est que le nombre d’annĂ©es devant moi devient un peu Toi tu es nĂ© en 1925 et je suis nĂ© en 40 ans de diffĂ©rence, tu te rends compte
GQ Oui, mais moi je picole donc mon espĂ©rance de vie est plus On pourrait jouer Houellebecq-LĂ©vy et Beigbeder-d’ Dans l’émission oĂč on Ă©tait sur Canal +, Denisot a conclu en disant vous devriez Ă©crire un livre ensemble qui s’appellerait “99 ans”.JdO C’est une idĂ©e de gĂ©nie. J’ai une formule que l’on utilisait beaucoup pour le mariage mais qu’on peut utiliser pour la vie, c’est il y a 40 mauvaises annĂ©es Ă  passer, aprĂšs, c’est Ă©patant. Tu vas voir, maintenant tu as devant toi tout le bonheur, ça va ĂȘtre dĂ©licieux, les gens vont te reconnaĂźtre de plus en plus, tu vas devenir sĂ©rieux, tu fais un entretien avec moi, c’est excellent pour toi, et excellent pour moi
GQ Surtout pour moi. Je recommence Ă  vous vouvoyer
 Je peux vous dire quelque chose ? J’ai l’impression que vous avez fait semblant d’ĂȘtre vieux trĂšs tĂŽt, ce qui permet d’avoir la Et maintenant je retrouve une espĂšce d’adolescence. Peut-ĂȘtre que je retombe en enfance. C’est C’était une stratĂ©gie ou ce n’était pas calculĂ© ?JdO Je te jure que rien n’est calculĂ©. L’idĂ©e de raison m’est Ă©trangĂšre, l’idĂ©e de stratĂ©gie m’est Mais quand mĂȘme, C’était trĂšs novateur. Parce qu’aujourd’hui, quand ils sont vieux, les Ă©crivains ont envie d’ĂȘtre jeunes et voilĂ  quelqu’un d’assez jeune qui trĂšs tĂŽt s’est dit qu’il allait se faire passer pour vieux, entrer Ă  l’AcadĂ©mie, porter des cravates en tricot, comme ça on serait gentil avec lui. Et Ă  l’époque ça a trĂšs bien marchĂ© cette histoire. MĂȘme Bernard Frank a cessĂ© de dire du mal de vous !JdO Il m’avait pris comme tĂȘte de turc, et je ne rĂ©pondais jamais, et un beau jour
GQ Je veux vous faire souffrir un peu, rappelez- moi ce qu’il avait dit, la phrase la pire c’était je crois J’adore Jean d’Ormesson. Si seulement il n’écrivait pas de livres ».JdO Oui, un truc comme ça. Et alors Ă©videmment, je ne rĂ©pondais jamais, et un jour l’Observateur m’a demandĂ© si je voulais rĂ©pondre et j’ai dit oui, je vais rĂ©pondre ! Et j’ai fait cet article, que vous avez peut-ĂȘtre lu, et qui Ă©tait assez mĂ©chant et qui, je crois, l’a Aujourd’hui plus personne ne vous A mon Ăąge !GQ Vous voyez, vous Tu verras, tu ne seras plus Ă©reintĂ© quand tu auras 70 ans. Essaye juste de ne pas en mourir !GQ Oui, il faut rester vivant, comme dit Houellebecq. Il y a dans ce livre Qu’ai je donc fait, un chapitre qui est intitulĂ© une page rude Ă  Ă©crire », sur cette fameuse C » et c’est un basculement inĂ©dit chez vous dans la confession impudique. C’est assez inhabituel et je me disais ĂȘtes vous entrain de vous angotiser ?JdO De ?GQ De vous angotiser, de devenir Christine Angot ?JdO Non. Je vais te dire, cette histoire, dont je peux trĂšs difficilement parler
GQ Ca va, il y a C’était il y a 50 ans. Et tu le croiras si tu veux mais ça m’a terriblement marquĂ©. D’abord parce que mon pĂšre est mort, bon, j’ai couchĂ© avec ma cousine germaine, c’est pas trĂšs grave, dans une famille
GQ C’était la femme de votre cousin ? Ça va, ce sont des choses qui arrivent !JdO Mais c’est pour ça que je raconte la famille, ce qu’était ce Un milieu trĂšs Naturellement la sexualitĂ© n’existait pas, la famille Ă©tait trĂšs unie. D’ailleurs, je me suis trĂšs mal conduit, parce que non seulement je suis partie avec elle mais je suis Oh, ça va !JdO Non, c’est honteux. Et elle, elle est restĂ©e lĂ  !GQ C’est beau d’avoir encore un pincement au cƓur trĂšs longtemps Et ça je l’ai Ă©videmment beaucoup cachĂ©, je n’en parlais pas et j’ai eu besoin d’en Donc vous entrez dans cette zone qui est l’autobiographie exhibitionniste qui est la grande tendance, Catherine Millet, Christine Angot, Annie Ernaux
JdO Dieu m’en Ah mais moi j’aime beaucoup l’autobiographie. Vous n’allez pas nous faire un tĂ©moignage, une confession ?JdO Je vais te dire, on pourra peut-ĂȘtre dire que ce livre est une biographie non J’ai une anecdote un soir, avec Bernard-Henri LĂ©vy, c’est authentique, nous avions bu pour fĂȘter la sortie d’un de mes livres, je crois, L’Amour dure trois ans, et on est venu chanter l’Internationale sous vous fenĂȘtres
JdO en chantant “Il n’est pas, de sauveurs suprĂȘmes, Ni Dieu, ni CĂ©sar, ni tribun”GQ C’est authentique, on est venu ici Ă  Neuilly avec Bernard-Henri LĂ©vy et Jean-Paul Non. Je n’étais peut-ĂȘtre pas lĂ , ou je dormais. Mais j’aurais bien chantĂ© avec D’oĂč vient cette tristesse gaie qui est dans vos livres. Vous dites “une fĂȘte en larmes” c’est un vers
JdO C’est HomĂšre. C’est pas sublime ? SĂ»rement que j’ai un tempĂ©rament heureux, mais vous mettez le doigt dessus. L’histoire de C » a Ă©tĂ© dramatique pour moi, et avoir perdu le chĂąteau de Saint-Fargeau a Ă©tĂ© une grande Vous Ă©tiez vraiment enracinĂ© ? On a l’impression que vous aimez les voyages, la GrĂšce, l’Italie, et en fin de compte cet endroit lĂ  comptait tant que ça ?JdO Tu veux que je te dise quelque chose que je n’ai jamais dit ? En rĂ©alitĂ©, ça m’était assez Ă©gal. Je me rappelle que quand j’avais 15, 16 ans, je passais mes Ă©tĂ©s Ă  Saint-Fargeau, et qu’est ce que je faisais ? J’allais me baigner dans l’étang, je faisais du vĂ©lo, et le soir j’entendais Ă  la radio Ă  Saint-Tropez. Et bien que je ne boive pas et que je ne danse pas beaucoup, ça me faisait formidablement envie, et moi j’étais coincĂ© Ă  Saint-Fargeau. L’idĂ©e d’ĂȘtre coincĂ© lĂ  me tuait et je n’aurais jamais pu m’occuper de Saint-Fargeau. Mais j’ai vu la peine que ça faisait Ă  ma mĂšre. Ma mĂšre Ă©tait nĂ©e lĂ , sa mĂšre Ă©tait nĂ©e lĂ  et morte lĂ , son arriĂšre grand-mĂšre Ă©tait nĂ©e lĂ  et morte lĂ , et ça continuait comme ça
GQ Et qu’est devenu Saint-Fargeau ?JdO Ce sont des Ă©tudiants qui l’ont repris. Un type qui s’appelle Guyot et qui le fait vivre en faisant visiter le chĂąteau. C’est vrai que les visites ont explosĂ© en partie grĂące au
GQ Au livre puis au tĂ©lĂ©film, Au plaisir de Au plaisir de Dieu a Ă©tĂ© un grand succĂšs puis ensuite il y a eu le tĂ©lĂ©film de Mazoyer, que j’ai adorĂ©, qui est un type charmant. Et ça a Ă©tĂ© un succĂšs. Il n’y avait que deux chaĂźnes Ă  cette Oui, je sais. Je l’ai vu quand j’étais Quand j’étais directeur au Figaro, c’est vieux, c’était il y a 30 ans, pas si vieux que ça, il n’y avait pas de tĂ©lĂ©phones portables. Il y avait deux chaĂźnes seulement et on a fait 76% d’ Tout le monde regardait La France Cela faisait penser au GuĂ©pard, un GuĂ©pard Mon vieux, on a demandĂ© Ă  Burt Lancaster de faire le grand pĂšre et il a acceptĂ©. Il a demandĂ© comme salaire 5 fois le budget initial. On a demandĂ© Ă  Laurence Olivier, qui a acceptĂ©, qui a demandĂ© 3 fois le budget
 En dĂ©sespoir de cause on a trouvĂ© le type qui meurt au dĂ©but d’un film que j’adore qui est Les tontons flingueurs, Jacques Dumesnil. Tout le monde critiquait ce choix mais il a Ă©tĂ© Ce n’est pas sur la dĂ©cadence mais sur l’arrivĂ©e de la modernitĂ©. C’est la fin d’une certaine Le grand complot de la modernitĂ© comme dit Michel Mohrt. En un sens, c’est l’inverse de 99 Une autre cause de votre Ă©ventuelle mĂ©lancolie, c’est que vous ĂȘtes un auteur mĂ©taphysique, et ça, dans tous les livres. Vous ĂȘtes quelqu’un qui finalement regrette de ne pas parvenir totalement Ă  croire en Attends, il faut que je dise deux petites choses. D’abord, je passe pour un Ă©crivain catholique, c’est une imposture, je ne suis pas un Ă©crivain catholique, je suis agnostique, ce qui ne veut pas dire Vous savez que vous ne savez Et c’est trĂšs douloureux. Et la deuxiĂšme chose qu’on m’a beaucoup dite “vous avez beaucoup Ă©crit de livres sur Dieu, finalement, est ce que vous y croyez, oui ou non ?”. J’ai Ă©crit que je ne pouvais pas dire si j’y crois ou pas, on ne peut pas savoir. Nous sommes dans le temps comme les poissons sont dans l’eau. Les poissons ne pensent pas qu’il y a une autre possibilitĂ© que d’ĂȘtre dans l’eau et nous n’avons d’autre possibilitĂ© que d’ĂȘtre dans le temps. Or, nous sortirons du temps pour entrer dans l’éternitĂ©, ça c’est sĂ»r. Nous serons tous dans l’éternitĂ©. Enfin nous n’y serons plus puisque nous ne serons plus. Mais quelque chose de nous aura passĂ© dans l’éternitĂ©, ne serait ce que notre souvenir. Et toute la question est de savoir si cette Ă©ternitĂ© a un sens ou si elle n’en a Est-ce que ce n’est pas la littĂ©rature l’accĂšs Ă  l’éternitĂ©, d’une certaine façon. Votre Dieu, c’est la littĂ©rature. Finalement les choses sont simples. Il suffit de m’appeler et je vous explique Je vais te rĂ©pondre sincĂšrement. Dieu sait que j’ai aimĂ© les livres, mais la littĂ©rature ce n’est pas grand chose Ă  cĂŽtĂ© de Dieu. La seule chose c’est qu’on ne sait pas s’il existe. Tu sais, la formule juive que j’aime tellement c’est “ce qu’il y a de plus important c’est Dieu, qu’il existe ou qu’il n’existe pas.”GQ Il y a aussi une jolie parabole avec les rabbins et le cocher dans le livre. Elle est bien, vous ne voulez pas me la raconter celle-lĂ  ?JdO Elle est merveilleuse. C’est le grand rabbin qui revient d’un enterrement, il a fait un discours magnifique et son assistant lui dit “Magnifique Rabbin”, et le rabbin lui dit “qu’est ce que je fais, rien du tout, je ne suis rien”, et son assistant se prend la tĂȘte dans les mains en criant “mais si vous n’ĂȘtes rien, alors que suis-je moi ? l’ombre de rien” et son second assistant dit Ă  son tour “mais c’est horrible, si vous deux n’ĂȘtes rien alors moi je suis encore moins que rien, je ne suis que poussiĂšre” et le cocher tout Ă  coup s’arrĂȘte, se retourne, les larmes coulent sur son visage, et lui dit “si le grand rabbin n’est rien, que son premier assistant est moins que rien et que son second n’est que poussiĂšre, qu’est ce que je suis moi pauvre cocher ?” et on entend la voix du rabbin assis dans la calĂšche qui s’écrie “mais pour qui il se prend celui-lĂ !” C’est une histoire Rires. Mais je pense quand mĂȘme que votre vrai Dieu a Ă©tĂ© la Oui, mon Dieu est la littĂ©rature. La seule chose
GQ C’est la chose en dehors des choses matĂ©rielles
JdO Dans le temps, dans le temps ! Pour la durĂ©e de ma vie, oui. Mais pour l’éternité  Ça nous fera une belle jambe dans l’éternitĂ©, d’avoir Ă©tĂ©, mĂȘme, de grands Est ce que vous lisez encore vos contemporains ? J’ai lu dans ce livre que vous disiez “La littĂ©rature vivante je l’envoie se faire foutre avec beaucoup de gaietĂ©â€.JdO J’avais mis “La littĂ©rature vivante contemporaine, je lui chie dessus”. Et mon Ă©ditrice m’a dit vous ne pouvez pas mettre “je lui chie dessus” et j’ai dit “qu’elle aille se faire foutre”, voilà
GQ Dernier film vu ?JdO J’en ai vu un hier, formidable, sur TCM, de Billy Wilder, Assurance sur la mort. Avec Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson sur un scĂ©nario de James M. DerniĂšre chanson J’en ai entendu une tout Ă  l’heure de quelqu’un que j’aime, que j’ai toujours bien aimé GQ Carla Bruni ?JdO Je dois dire que je la connaissais un peu, je ne l’avais pas revue, et un jour dans une voiture, ma fille m’a fait entendre une chanson pour RaphaĂ«l et j’ai trouvĂ© ça trĂšs Et vous trouvez qu’elle a une bonne influence sur son mari ?JdO Moi je crois. Je crois qu’elle lui a retirĂ© un peu de beautĂ© bling-bling, je crois qu’elle est trĂšs bonne Ă  Oui, parce qu’il aurait pu faire beaucoup de tort Ă  Neuilly Ă  force. Il ne faut pas que Neuilly soit trop Neuilly doit ĂȘtre horrifiĂ© par Sarkozy. Il y a quelqu’un d’autre que j’aime beaucoup Ă©videmment, c’est Julien Qui s’est fait tatouer
JdO “Marcel Duchamp” sur une Ă©paule, “Jean d’Ormesson” sur l’autre. Et je trouve que c’est trĂšs bien, ce qu’il Le dernier restaurant oĂč vous ayez dĂźnĂ© ?JdO Pendant des annĂ©es, j’ai Ă©tĂ© dĂ©jeuner au restaurant avec des dames. Je crois que le meilleur restaurant de Paris, qui n’est pas donnĂ© d’ailleurs, c’est le Ah, c’est trĂšs bien. Et Ă  dĂ©jeuner c’est trĂšs Et il y a beaucoup de bruit, mais je vais souvent lĂ  avec Michel Un bel hĂŽtel que vous pourriez me conseiller ?JdO J’ai adorĂ© les hĂŽtels. J’aurais pu vivre d’hĂŽtel en hĂŽtel. J’aime les grands hĂŽtels, j’aime beaucoup le Ritz, le Bristol, le Beau Rivage Ă  Lausanne, qui Ă©tait si cher Ă  Nabokov. Les Trois Rois Ă  BĂąle. PrĂ©cipite toi ! Va voir la Fondation Beyeler et va aux Trois Rois. Sinon il y a des tas de palaces Ă  Ravello, en Italie. Le Caruso Belvedere Ă  Ravello. Ça ce sont des grands hĂŽtels mais il y a de petits hĂŽtels qui sont charmants. J’hĂ©site
GQ Attention, il ne faut pas trop donner les bons plans oĂč l’on veut ĂȘtre tranquille. Donnez en juste un ! Allez
JdO A Symi, il y a de tout petits hĂŽtels merveilleux. Une Ăźle grecque, proche de la cĂŽte turque. La plus mĂ©ridionale des Ăźles grecques s’appelle Kastellorizo. Il y avait 20 000 habitants et 18 000 sont partis pour l’Australie parce qu’ils n’avaient pas de travail. Il reste donc 2000 habitants et il y a un petit hĂŽtel qui correspond Ă  2000 habitants et qui est quelque chose
GQ Mais il faut prendre deux avions, trois bateaux
JdO Il faut faire Paris-AthĂšnes, AthĂšne-Rhodes, Rhodes- Kastellorizo, ça prend trois jours !GQ Vous vous habillez oĂč ?JdO De temps en temps je m’habille en jean, et de temps en temps, je fais une folie, je prends
 Ce qu’il y a de mieux !GQ C’est quoi ? Charvet ? Hilditch ?JdO Oui, Charvet, Hilditch. Il faut un costume de Ah voilĂ . En mĂȘme temps, il ne faut pas trop le dire, il faut que ça reste secret. Votre parfum ?JdO 
..GQ Voyons Jean, vous ĂȘtes un sex-symbol, les filles rĂȘvent de vous. Il me faut le parfum Jean d’ J’avais une eau de toilette qui Ă©tait L’Eau de Lanvin. Et L’Eau de Lanvin a disparu et Bernard Lanvin continuait pour moi la production. Pour moi et pour quelques autres, il a continuĂ© pendant 10 Vous dites que la seule chose que vous retiendrez de toute votre vie c’est un escalier blanc et bleu dans les Pouilles. Je relis la fin de votre dernier livre “J’ai aimĂ© l’eau, la lumiĂšre, le soleil, les matins d’étĂ©, les ports, la douceur du soir dans les collines, et une foule de dĂ©tails sans le moindre intĂ©rĂȘt, comme cet Olivier trĂšs rond dont je me souviens encore dans la baie de Fethiye.. ” C’est oĂč ?JdO Fethiye, c’est sur la cĂŽte Turque entre Antalya et Bodrum. Il y a une baie sublime avec un olivier D’accord. Bodrum c’est le Saint-Tropez Non, c’est sauvage comme Plus Antalya, oui, mais pas cette baie-lĂ . Et l’escalier blanc et bleu existe dans le Pouilles. Je ne me souviens plus si c’est Ă  Ostuni ou Ă  Villa FrancaGQ Donc je me suis trompĂ©. Moi, je pensais Ă  Tricase Porto. C’est un petit village au bord de la A cĂŽtĂ©. Vous connaissez les Pouilles ?Le tĂ©lĂ©phone sonne. Il prend C’est une charmante personneGQ Mais je veux en savoir plus. Mais ça ne s’arrĂȘte donc jamais ?JdO Si ça s’ Il y a quand mĂȘme un moment oĂč l’on se calme ?JdO Il reste des amies qui ont On suscite la pitiĂ© ?JdO Regarde l’état dans lequel est François C’est vrai ? J’ai lu ses livres sur Il ne quitte plus l’hĂŽpital Il ne peut plus rentrer chez lui. Parles avec eux et tu te dis que tout va bien. Et puis tout d’un coup tout C’est Alzheimer ?JdO Quand ce n’est pas Alzheimer, c’est une maladie du langage oĂč les mots viennent les uns Ă  la place des C’est fou pour un Ă©crivain, de ne plus connaĂźtre les C’est Il faut avoir de la chance en fait, la chance de passer au À travers la haine, Ă  travers la maladie, Ă  travers les Et d’essayer de n’en dĂ©clencher aucune. Est-ce que ce n’est pas quand on a eu de la chance au dĂ©part qu’on est finalement un peu abritĂ© ?JdO J’ai eu Ă©videmment une enfance protĂ©gĂ©e
 On ne peut pas faire l’économie de la rĂ©volte. Et tu vois bien que moi, n’ayant pas Ă©tĂ© fasciste, n’ayant pas Ă©tĂ© trotskiste, je me suis dit qu’il fallait se rebeller d’une façon ou d’une autre et je suis parti avec ma cousine ! C’était pour marquer mon indĂ©pendance. On ne peut pas faire l’économie de la rĂ©volte
GQ C’est ça en fait ! C’est un Ă©lĂ©ment central de votre vie dont vous ne parlez que Je l’ai cachĂ©, cachĂ©, caché GQ Ta rĂ©volte c’était de foutre une espĂšce d’énorme bordel dans la J’ai foutu le bordel dans la famille. Tout le monde Ă©tait en larmes. On a dit aux enfants que j’étais mort. Parce qu’on n’allait pas leur expliquer ça
 Et 20 ans aprĂšs, il y a 20 ans, je vois des neveux qui me disent “Oncle Jean, vous vivez !”GQ Mais ils n’avaient pas vu la tĂ©lĂ© ou quoi ?JdO Mais ils Ă©taient tout petits, ils avaient 5 ou 6 ans et quand ils ont eu 18 ans ils ont compris que je C’est fou cette histoire. Parce que vu de l’extĂ©rieur, ça ne semble pas si grave. Ce sont des histoires trĂšs romanesques. D’autres partent avec la sƓur de leur Ca c’est un peu plus L’amour est plus fort que tout. Et si cette histoire avec “C” n’a pas marchĂ©, je pense qu’il ne fallait pas hĂ©siter une seconde. D’ailleurs on ne les prend pas, c’est comme ça ! On crĂšve derniĂšre question, c’était la fameuse question d’Arthur Cravan Ă  Gide Monsieur d’Ormesson, oĂč en sommes nous avec le temps ?JdO Evidemment, c’est Et vous connaissez la rĂ©ponse de Gide ? Il donne l’ Il donne l’heure !GQ “il est six heures moins le quart”. Il paraĂźt que c’est inventĂ© par Si c’est inventĂ©, c’est trĂšs brillant aussi.
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Aussi merci d’ĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă  la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous ! « Je veux dire Ă  chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’ĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. » - Jean D’Ormesson Le train de ma vie A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents. On croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă  une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et Ă  mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, mĂȘme l’amour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme Ă©ventuellement l’amour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne rĂ©alisera pas qu’ils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au revoir et d’adieux. Le succĂšs est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mĂȘmes On ne sait pas Ă  quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs Ă  ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’ĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă  la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.» ▬ Jean d’Ormesson aurait eu 97 ans ce 16 juin, l’écrivain nous a quittĂ©s le 5 dĂ©cembre 2017. EnvoyĂ© par un ami A. D merci beaucoup . 77 128 362 364 217 219 190 68

jean d ormesson le train de la vie